Ma question s’adresse à M. le ministre des affaires étrangères. Permettez-moi d’y associer mes collègues Henri Jibrayel, Christian Kert, ainsi que les parlementaires mobilisés sur ce sujet.
Vendredi 4 novembre, onze députés du parti HD, le Parti démocratique des peuples, ont été arrêté en Turquie.
Un mandat d’arrêt a été lancé à l’encontre de plusieurs autres députés en déplacement l’étranger.
Depuis la tentative du coup d’État du 15 juillet, dans toute la Turquie, en particulier au Kurdistan, répression et violence s’intensifient chaque jour contre l’opposition. Plus de 100 000 personnes ont été arrêtées, 3 600 juges et procureurs ont été limogés, 2 000 écoles et universités fermées, 12 000 enseignants destitués, 133 journalistes incarcérés, 186 médias, dont vingt-trois chaînes de télévision et stations de radio kurdes fermées. Quarante mairies sont mises sous tutelle, et leurs élus incarcérés. Avocats, étudiants, intellectuels, syndicalistes leaders politiques, défenseurs des droits de l’homme sont jetés en prison, voire torturés.
Erdogan veut restaurer la peine de mort. Il sera alors en mesure de détruire toute trace d’une opposition déjà affaiblie, d’une presse amputée et muselée, de minorités profondément meurtries par nombre de massacres organisés.
Monsieur le ministre, en mon nom, en celui de mes collègues et du député turc kurde Garo Paylan, que je devais rencontrer ce dimanche et qui est retenu par la force en Turquie, je vous demande de dresser un bouclier moral face à la dérive dictatoriale du régime Erdogan. Nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas !
La France doit agir concrètement, notamment grâce à sa place et son rôle au Conseil de sécurité des Nations unies.