Ensuite, pour nous-mêmes, Français et Européens. Une fois de plus, dans une démocratie, les citoyens ont écouté ceux qui leur proposent de rompre avec le système. Une fois de plus, les laissés-pour-compte de l’économie, les oubliés de la mondialisation, les victimes de l’ultralibéralisme – d’ailleurs hérité d’un autre président américain, Reagan – celles et ceux qui ont peur de l’évolution du monde et des sociétés ont rejeté les élites, qu’elles soient démocrates ou républicaines.
Enfin cette élection fait craindre un monde plus dangereux ; des tensions avec l’Amérique du Sud et en particulier le Mexique ; plus de complaisance envers la Russie ; moins de coopération avec la Chine ; plus d’insécurité en mer de Chine et en Asie ; la remise en cause de l’accord nucléaire avec l’Iran ainsi que de l’accord de Paris sur le climat, ce qui serait évidemment gravissime.
Nous allons devoir traiter avec une Amérique encore moins disposée à s’engager pour la sécurité de l’Europe et celle de ses proches voisins.
Monsieur le Premier ministre, ce qui arrive aux États-Unis peut-il arriver en France ? Pensez-vous que l’Europe aura le ressort suffisant pour prendre en main son destin et affronter le défi de sa propre sécurité ? Quelles conclusions tirez-vous aujourd’hui de cette élection, pour la France, pour l’Europe et pour le monde ?