Ce 7 novembre, stupéfaction : le tribunal estime que cette affaire ne peut être jugée en l’état et demande un complément d’enquête. Le format de la comparution immédiate n’était-il pourtant pas suffisant pour établir la matérialité de faits avérés, comme l’a estimé le parquet ?
Qu’apprendrons-nous d’autre des victimes que la peur au ventre qui les taraude depuis cette nuit sauvage ? Aujourd’hui, la parole de médecins vaut-elle moins que celle de voyous bien connus ? Le soignant ne devrait-il pas, au contraire, bénéficier d’une présomption quand on vient l’agresser au coeur même de son sanctuaire professionnel ? Qu’apprendrons-nous de nouveau des agresseurs réfugiés dans une victimisation lâche et indigne ? Il faut être sérieux, tout de même : doutons-nous du fait que les soignants sont les victimes dans cette affaire ? Cette reconnaissance devait être immédiate, quand cette prolongation du temps judiciaire vient semer un doute intolérable.
Entendez-vous, monsieur le garde des sceaux, l’incompréhension et la souffrance de nos urgentistes tourquennois ? Entendez-vous la colère de nos concitoyens, qui peinent à croire en cette justice quand les délinquants, exonérés de tout contrôle judiciaire, sont libres de tout mouvement au sein même du quartier hospitalier ? Entendez-vous la colère de nos policiers, qui se sentent dévalorisés quand on doute de leur travail ?
La procédure va être longue, très longue – certainement plusieurs mois. Je vous demande donc, monsieur le garde des sceaux, de tout mettre en oeuvre pour diligenter cette affaire qui n’a que trop duré…