Madame la ministre, mes chers collègues, le Gouvernement n’a pas su relever le défi de l’emploi ; il n’a pas été à la hauteur de l’ambition qu’il faisait sienne il y a quatre ans, à savoir mener une politique dynamique propre à inverser la courbe du chômage sur le long terme. Ces derniers mois, en effet, les chiffres de l’emploi oscillent fortement ; personne ainsi ne peut se satisfaire d’un quelconque résultat.
En septembre 2016, le nombre de demandeurs d’emploi toutes catégories confondues – A, B, C, D et E – s’élevait à 6 573 100 pour la France entière. Entre juin 2012 et septembre dernier, 550 000 demandeurs d’emploi supplémentaires de catégorie A ont grossi les rangs de ceux qui pointent à Pôle emploi, tandis que le taux de chômage des jeunes atteint près de 25 %.
Notre groupe est lucide quant à la difficulté du défi que pose le chômage. Malgré cela, nous sommes peu satisfaits par les orientations budgétaires de la mission « Travail et emploi » pour l’année 2017. En effet, la politique de l’emploi dont témoigne ce budget se caractérise par la volonté de réduire à marche forcée, et souvent de façon trompeuse, le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi. Cette stratégie repose sur la multiplication des emplois aidés qui – chacun le sait – ne sont pas pérennes.
La Cour des comptes a d’ailleurs mis en relief dans un récent rapport les écueils de cette politique, qui entraîne des effets d’aubaine, n’est pas suffisamment ciblée sur les personnes les plus éloignées de l’emploi, et n’a permis d’engager effectivement que peu de formations.
Notre groupe a toujours affirmé qu’il n’était pas opposé à une politique de contrats aidés : nous l’affirmons à nouveau. Mais on ne peut fonder durablement la politique de l’emploi sur de telles mesures ; or c’est la voie que le Gouvernement a choisie, avec les résultats que l’on sait.