Intervention de Gérard Cherpion

Séance en hémicycle du 9 novembre 2016 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2017 — Travail et emploi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGérard Cherpion :

Nous avons eu en effet des réformes sans ligne directrice, prises sans concertation, au détour d’un amendement, et des suppressions d’aides. L’apprentissage a souffert. Je ne peux qu’être satisfait qu’il reprenne quelque peu des couleurs, mais cela reste encore trop peu. Si vous vous réjouissez de l’augmentation du nombre d’apprentis employés dans la fonction publique, il faut rappeler qu’il reste encore dérisoire par rapport au nombre total des emplois et que si l’on devait appliquer les mêmes règles que dans le privé, les cotisations seraient un peu fortes pour l’État et les collectivités.

De façon générale, la politique en faveur des jeunes est un échec, hormis la Garantie jeunes – financée d’ailleurs en grande partie par l’Europe –, et malgré une légère tendance à la baisse du chômage dans cette tranche d’âge, celui-ci reste bien au-dessus de la moyenne européenne. La Cour des comptes elle-même dénonce les dispositifs onéreux du Gouvernement au vu de leur si peu d’efficacité. Je rappelle que le chômage des jeunes en France est trois fois supérieur à ce qu’il est en Allemagne.

Votre tango politique – un pas en avant, deux pas en arrière – s’applique aussi à la politique de décentralisation vers les régions. Ainsi, je pense à la création d’entreprises, et au transfert de NACRE – le nouvel accompagnement pour la création ou la reprise d’entreprise – pour lequel on n’a toujours pas réussi à trouver une solution. Certes, le transfert est valable à l’euro près, mais celui des personnels est loin d’être résolu.

Enfin, s’agissant de l’AFPA, j’ai déjà dit que toutes les régions ont approuvé son changement de statut en établissement public industriel et commercial, mais votre façon de faire s’est soldée par un rejet du projet d’ordonnance à la fois par le Conseil d’État et par l’Europe. Vous avez présenté à la hâte ce matin en conseil des ministres un nouveau projet d’ordonnance, sans consultation ni concertation nouvelles… Avez-vous vraiment la volonté, madame la ministre, de préserver cet outil de formation et d’accompagner son évolution absolument nécessaire ? Permettez-moi d’en douter. Et je le regrette.

Ce budget en trompe-l’oeil laissera à vos successeurs une situation catastrophique, en particulier pour les six millions de demandeurs d’emploi que vous avez abandonnés.

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