Intervention de Véronique Louwagie

Séance en hémicycle du 9 novembre 2016 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2017 — Travail et emploi

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaVéronique Louwagie :

Les chiffres de l’apprentissage ne sont guère éloquents : les entrées en apprentissage ont baissé de 8 % entre 2012 et 2013, et de 3,2 %, entre 2013 et 2014. En 2014, 264 580 contrats ont été signés, loin du pic de 300 000 contrats signés en 2008. Il semble que cette courbe de baisse ininterrompue s’inverse depuis 2015.

Madame la ministre, si vos actions visant à promouvoir l’apprentissage ont probablement contribué à l’inversion de cette courbe – vos réponses aux questions de mes collègues s’orientent en ce sens –, elles n’effaceront cependant pas les années de baisse. À ce rythme, atteindre le cap de 500 000 contrats signés au 31 décembre 2017 sera difficile, voire impossible.

En parallèle, le chômage des jeunes atteint le taux élevé de 25 %. Entre mai 2012 et mars 2015, le nombre des jeunes de moins de 25 ans inscrits à Pôle emploi a augmenté de plus de 10 %. Des marges de progrès existent. Pour mémoire, la France compte trois fois moins d’apprentis qu’en Allemagne et le taux de chômage des jeunes y est trois fois supérieur à celui de ce pays.

Par ailleurs, le taux de rupture des contrats d’apprentissage avoisine 20 %. Ces ruptures concernent donc un apprenti sur cinq, ce qui est beaucoup. Or, elles laissent trois acteurs en difficulté : l’apprenti, l’entreprise et le centre de formation, qui voit son effectif diminuer. Elle abîme également l’image de l’apprentissage.

Cela m’amène à vous poser deux questions, madame la ministre.

Premièrement, je souhaiterais savoir si vous avez engagé, ou si vous comptez engager, des actions pour diminuer le taux de rupture des contrats d’apprentissage.

Deuxièmement, si l’on considère que ces taux de rupture des contrats d’apprentissage résultent en partie d’une orientation insuffisamment maîtrisée, il pourrait être intéressant, voire pertinent, de réduire l’imperméabilité existant entre le monde de l’entreprise et celui de l’éducation. Cela pourrait avoir un impact sur le taux de rupture des contrats d’apprentissage. Avez-vous, seule ou avec votre collègue ministre de l’éducation nationale, engagé une démarche en ce sens ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion