Intervention de Myriam El Khomri

Séance en hémicycle du 9 novembre 2016 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2017 — Mission travail et emploi

Myriam El Khomri, ministre du travail, de l’emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social :

Pourquoi ces référents justice seront-ils au nombre de cinquante ? Tout simplement parce que les personnels concernés des missions locales, au lieu de recevoir les jeunes dans leurs locaux, se rendront dans les établissements pénitentiaires.

Concrètement, dans le dispositif que j’avais mis en place à Paris, la Ville de Paris avait financé deux postes, en lien avec le fonds interministériel de prévention de la délinquance, le FIPD, ainsi qu’avec l’administration pénitentiaire.

Les emplois correspondants étaient répartis de la façon suivante : un mi-temps sur la maison d’arrêt de Fresnes, et un temps plein et demi sur celle de Fleury-Mérogis, celle de la Santé étant à cette époque fermée.

Concrètement, l’objectif est d’éviter les sorties sèches d’incarcération, donc de travailler sur un projet professionnel, soit de formation, soit d’emploi. Il s’agit également de faire le lien avec tous les autres dispositifs, et de le faire précisément au moment où les personnes concernées sont incarcérées, notamment parce qu’il arrive que certaines d’entre elles contractent des dettes en prison.

Tout l’enjeu est d’éviter, à la sortie, tout retour à la délinquance, et donc de préparer la sortie d’incarcération.

Nous n’avons malheureusement pas suffisamment de suivi de cohorte en matière de lutte contre la récidive mais on voit bien que, plus la sortie est préparée en amont, moins il y a de la récidive.

Ce sont donc des personnels des missions locales qui seront formés, en lien avec la PJJ et le SPIP, et cela doit bien sûr se préparer avec l’administration pénitentiaire parce qu’ils feront des permanences au sein des établissements pénitentiaires. Il s’agira aussi par exemple de préparer des dossiers pour une formation au sortir de l’établissement pénitentiaire ou de faire le lien avec la garantie jeunes.

Pourquoi prévoir cinquante référents justice ? Nous ciblons d’abord les zones de sécurité prioritaires et c’est une expérimentation même si certaines missions locales ont déjà investi dans ce domaine. Nous pensons que cela pourrait concerner environ 3 000 jeunes de moins de vingt-cinq ans sortant de prison.

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