Intervention de Philippe Cochet

Réunion du 12 octobre 2016 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Cochet :

Monsieur le directeur, je trouve que vous manquez d'enthousiasme. Vous êtes à la tête de l'AFD, vous devriez davantage faire passer le message de votre capacité à mobiliser. Vous êtes un peu trop « fonctionnarisé ». (Exclamations).

Je vous le dis gentiment, parce que votre rôle est primordial. Je me félicite que le budget de l'AFD progresse, même s'il sera toujours inférieur aux besoins. Mais nous sommes à un tournant de notre histoire. Vous avez parlé plusieurs fois de l'Afrique. Aujourd'hui, nous sommes historiquement présents en Afrique, mais nous nous faisons tailler des croupières sur plusieurs sujets.

L'AFD peut être un bras armé pour notre pays, en particulier en aidant les entreprises françaises à bénéficier de cette aide directe ou indirecte, et je ne l'ai pas entendu dans vos propos. Vous avez cité plusieurs pays-cibles, en particulier la Côte d'Ivoire, pays dans lequel nous sommes le plus engagé aujourd'hui, en particulier avec le contrat de désendettement et de développement (C2D). Mais en face de nous, au niveau des États, il y a des gens de très grande qualité qui comprennent exactement comment tout cela fonctionne. J'ai l'impression d'une vision passéiste de ce que peut être l'AFD. Elle peut être un moteur pour notre pays.

Vous avez indiqué que vous alliez développer un plan d'orientation stratégique, je souhaite que les parlementaires s'y impliquent beaucoup plus dans un certain nombre de domaines, pour une bonne et simple raison : si nous ne développons pas ou n'aidons pas au développement de l'Afrique, nous continuerons à devoir faire face à un flux de migration considérable. Il faut en prendre conscience, d'autant que l'Afrique est aujourd'hui dans la capacité de connaître un développement assez exceptionnel.

Vous citez la priorité donnée au climat : c'est très bien, c'est une orientation du Président de la République et du Gouvernement, c'est parfait. Mais sur place, le climat n'est pas la priorité absolue. J'aimerais bien que vous nous expliquiez très concrètement, sur l'aide au développement, quelles sont les priorités autres que le climat sur lesquelles nous devons concentrer nos moyens afin d'offrir un levier formidable, pour la France comme pour l'Afrique. Nos relations sont encore fortes, mais elles sont en train de s'étioler.

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