Intervention de Jean-Yves le Drian

Séance en hémicycle du 10 novembre 2016 à 9h30
Projet de loi de finances pour 2017 — Mission défense

Jean-Yves le Drian, ministre de la défense :

Le sujet n’est pas celui-là et vous le savez bien, monsieur Candelier. Le véritable sujet est la deuxième composante. Vous avez déposé cinq amendements sur ces crédits en essayant de les justifier par des accroissements de crédits ici ou là, pour l’ONERA ou autre chose, mais ce que vous voulez, c’est amputer le budget consacré au programme de missiles ASMPA – air-sol moyenne portée améliorés. C’est cela le fond de l’affaire !

L’échange que nous avons sur ce sujet n’est pas nouveau. Mon intervention portera sur la deuxième composante puisque les cinq amendements que vous avez déposés sur ces crédits sont « anti-deuxième composante ». Vous le savez, alors pourquoi ne pas le dire ?

Je veux, quant à moi, rappeler plusieurs éléments, dont l’un nous renvoie à ce que vous indiquiez dans votre propos liminaire. Plus que jamais, il est nécessaire de préserver notre autonomie stratégique, qui est garantie par la dissuasion. Dans cette période de troubles, il nous faut garder notre liberté d’appréciation, de décision et d’action. Plus que jamais, nous avons besoin de la double composante.

Pourquoi ? Parce que cette redondance nous offre une garantie vis-à-vis d’un problème technique majeur ; parce qu’elle propose à l’autorité politique un large panel d’options stratégiques, permettant ainsi d’éviter le « tout ou rien » ; parce que c’est une capacité visible, ce qui facilite la manoeuvre politico-diplomatique ; parce qu’elle génère une contrainte supplémentaire pour les défenses adverses ; parce que ses exigences de performance induisent des avantages considérables, sur le plan technologique, pour nos entreprises ; enfin, parce que le coût de cette composante aéroportée est très modéré par rapport aux enjeux de souveraineté – environ 7 % du budget de dissuasion pour les dix prochaines années.

Tout cela pour rappeler l’attachement du Gouvernement et du Président de la République à la pérennité de la seconde composante.

Par différents amendements, vous usez d’artifices pour proposer d’en diminuer l’impact. Je ne vous suivrai pas sur ce terrain.

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