Intervention de Alain Rousset

Réunion du 9 novembre 2016 à 9h30
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Rousset :

Je souhaiterais aborder quelques points, qui sont davantage des réflexions que des questions, et qui vous concernent en tant que président du GIFAS et en tant que n° 2 d'Airbus. Je considère qu'une des faiblesses de l'aéronautique est sa supply chain. Elle est trop émiettée pour la montée en cadence attendue. On le voit pour Dassault, on le voit pour Airbus. C'est du moins ce que j'entends sur le terrain. Vous avez commencé à restructurer cette supply chain autour d'entreprises de type Mittelstand – entreprises de taille intermédiaire. C'est en tout cas l'un des objectifs que je porte en tant que président de la région Nouvelle-Aquitaine. Il faut qu'on arrive à faire avancer ce dossier. Quand une entreprise de 45 salariés seulement – c'est la moyenne pour les entreprises de sous-traitance en Midi-Pyrénées et Aquitaine – n'a qu'un seul client, ce n'est pas suffisant pour faire de la R&D, pour porter des innovations de rupture, pour se doter de produits propres en cas de replis de production qui peuvent mettre à mal ce tissu d'entreprises. En dehors des points que vous avez évoqués, il s'agit d'un sujet essentiel.

L'autre sujet que je souhaiterais aborder rejoint les questions posées par notre collègue Geneviève Fioraso : c'est la recherche systématique du maximum de valeur pour les productions de notre territoire ou en Europe. Vous avez évoqué la fourniture d'images à Google. Cela m'évoque l'exemple des grumes de bois françaises envoyées en Espagne et qui nous reviennent sous forme de meubles. Il faudrait que l'on puisse disposer d'une feuille de route sur la maîtrise de la relation espace-satellite-terre. On commence à le faire, mais il y a un investissement industriel essentiel à consentir de la part d'un grand groupe tel que le groupe Airbus. Sinon, demain, les tracteurs dans nos campagnes, les machines à vendanger, les garde-côtes, la surveillance des frontières, la médecine à distance, bref toutes les activités et tous les services qui dépendent des informations fournies par satellite seront dépendants de Google. Je ne suis pas certain que nous ayons pris toute la mesure de ce risque. Vous parliez d'innovation de rupture ; en voilà une, dont nous devrions nous préoccuper.

Enfin, sur le soutien, je pense que nous faisons des choses intéressantes pour peu que nous « raisonnions soutien », avec le réseau de PME et d'acteurs publics – je pense notamment aux ateliers industriels de l'aéronautique (AIA) qui font du bon travail.

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