Intervention de Najat Vallaud-Belkacem

Séance en hémicycle du 15 novembre 2016 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre le décrochage scolaire

Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’éducation nationale, de l’enseignement supérieur et de la recherche :

Voilà un chiffre qui devrait également répondre aux interrogations de ceux qui se demandent pourquoi, depuis 2012, nous tenons tant à une école bienveillante, inclusive et tournée vers la réussite de tous les élèves, et pas seulement de quelques-uns ; aux interrogations de ceux qui se demandent s’il était vraiment pertinent, comme nous l’avons fait, de multiplier par quatre le nombre de structures de retour à l’école et d’allouer des bourses aux anciens décrocheurs acceptant de se réinscrire dans un parcours de qualification – que n’ai-je entendu sur les bancs de la droite ! – ; aux interrogations de ceux qui se demandent s’il était utile de garantir à tout candidat malheureux au bac de pouvoir se réinscrire dans son lycée d’origine pour le repasser, ou encore à tout élève de seconde professionnelle malheureux dans son orientation de pouvoir se réorienter plutôt que de la subir. La réponse est dans ces résultats.

J’entends ce que l’on me dit : 98 000, c’est mieux mais ce n’est pas encore la division par deux promise par le Président de la République. Je rappelle qu’un quinquennat, c’est cinq ans (« Bravo ! » et applaudissements sur de nombreux bancs du groupe Les Républicains)…

1 commentaire :

Le 16/11/2016 à 09:34, Laïc1 a dit :

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"nous tenons tant à une école bienveillante, inclusive et tournée vers la réussite de tous les élèves, et pas seulement de quelques-uns "

La réussite de tous les élèves, chacun dans leur aptitude et dans leur voie. Ça ne veut pas dire grand chose en effet la "réussite de tous les élèves" de manière générale. En effet, s'agit-il de la réussite de tous les élèves au CAP coiffure, à la licence de psycho, (qui comme chacun sait, non seulement ne mène à rien, mais dont le fond est en plus imbibé d'erreurs et de renoncements intellectuels), ou bien au concours d'entrée à l'école polytechnique ?

Ainsi, il y a réussite et réussite, l'élève qui réussit son concours pour accéder à une grande école ne peut pas être mis sur le même plan que celui qui réussit un CAP plomberie. Et celui qui réussit son CAP aura forcément échoué plus tôt dans son parcours scolaire pour avoir cette réussite-là.

Donc cette manière de parler trop générale nuit à la crédibilité de la ministre. Le mot clé de l’Éducation nationale, sur lequel sera jaugée son efficacité, est le mot "orientation". De l'inégalité des élèves, à partir de leurs réussites ou de leurs échecs personnels, des parcours scolaires et professionnels différents seront proposés aux élèves, afin que leurs aptitudes particulières, leur diversité personnelle, soient prises en compte pour en tirer le meilleur profit pour eux et la société.

L'échec n'est pas une calamité, un gros mot : il s'agit juste d'en tirer parti pour offrir une meilleure seconde chance à l'élève, qui pourra ainsi s'épanouir complètement, et réussir enfin, plutôt que de le forcer à suivre une voie qui le rebute et le perdra définitivement, au nom de la "réussite de tous les élèves".

S'entêter à vouloir mettre tout le monde pareil, pour programmer une réussite identique pour tous les élèves, au nom d'une idéologie égalitariste dépassée et dangereuse (c'est historiquement prouvé), ne peut mener qu'à l'échec de l’Éducation nationale.

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