Monsieur le secrétaire d’État chargé de l’industrie, je tiens à appeler votre attention sur l’accélération de la réduction du réseau postal. Partout en France – c’est le cas non seulement au coeur du Cher, de Bourges à Vierzon, en passant par Nançay ou Marmagne, mais aussi dans les métropoles comme à Paris intra-muros ou en banlieue, comme à Villepinte, par exemple –, La Poste ferme des bureaux, réduit les horaires d’ouverture, supprime des emplois – 7 200 en 2015 –, tout en ayant recours à la précarisation et à des techniques managériales fragilisant les personnels. Alors que nos concitoyens ont besoin de services de proximité, aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain, pour la distribution du courrier et l’accessibilité bancaire notamment, les choix de rentabilité financière de court terme qui sont opérés par La Poste contreviennent à la nécessaire égalité des citoyens, valeur fondamentale de notre République.
En effet, la régression du réseau postal touche d’abord nos concitoyens les plus fragiles : c’est le retraité isolé qui attend son journal dans la matinée et qui ne l’aura qu’à quinze heures ou quinze heures trente ; c’est la personne allocataire du revenu de solidarité active – RSA – qui trouvera porte close pour faire son retrait sur son livret ; c’est le commerçant ou artisan, qui ne pourra plus effectuer ses opérations entre midi et quatorze heures. Et, dans le même temps, le bénéfice de La Poste a bondi de 23,9 % en 2015, s’établissant à 635 millions d’euros, et le chiffre d’affaires du groupe a grimpé de 4 %, s’élevant à plus de 23 milliards d’euros. La Poste a également reçu 318 millions d’euros de l’État, grâce à l’effort de tous les habitants de notre beau pays à travers le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi.
Monsieur le secrétaire d’État, si le chemin emprunté par La Poste fait gronder villes et campagnes, c’est qu’il rompt avec l’égalité territoriale et républicaine qui a fait la grandeur de ce service public et de notre pays.