Intervention de Jacques Alain Bénisti

Réunion du 9 novembre 2016 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Alain Bénisti :

Nous avons là l'illustration du problème auquel nous serons confrontés l'an prochain, lorsque les députés, n'étant plus maires, ne pourront plus témoigner de telles difficultés.

D'autre part, j'entends les intervenants tenir des propos quelque peu affligeants. M. le président de Météo France nous affirme que nous disposions de toutes les données nécessaires mais, lorsque la crue s'est confirmée, il a « passé le bébé » – si j'ose dire – au directeur général de la prévention des risques, charge à lui de s'en débrouiller. (Sourires) Et que dire de ce commerçant qui vient de toucher une aide de 300 000 euros et qui, interrogé à juste titre par Mme Emma Haziza sur les éventuels travaux de rénovation qu'il aurait entrepris pour se prémunir contre de nouveaux épisodes, lui répond que l'on ne lui a rien demandé à ces fins ? C'est consternant !

Puisqu'il faut un coupable, monsieur le président, je me tourne vers vous : qu'attendez-vous pour désigner un député de la majorité et un autre de l'opposition afin qu'ils conduisent une mission d'information ? Une fois de plus, nous nous contentons de soigner un mal sans même en éradiquer les causes. Les parlementaires et élus de terrain peuvent mettre le doigt sur des problèmes à résoudre d'urgence : la direction générale de l'aviation civile (DGAC), par exemple, a reconnu l'existence du problème des vols à basse altitude que M. Christophe Bouillon et moi-même avons signalé dans notre rapport. En l'occurrence, les événements qui se sont produits exigent une enquête. Le législateur doit s'en saisir à bras-le-corps. Nous disposons de toute l'excellence nécessaire avec les bureaux d'études, mais les collectivités n'ont pas les moyens de recourir à leurs services. Des villes comme Nemours ou Villiers-sur-Marne sont aujourd'hui incapables, compte tenu de leur potentiel fiscal et financier, de payer un cabinet d'experts tel que Mayane. Or, dans tous les domaines, le préfet renvoie toujours la responsabilité d'agir aux maires. Voilà pourquoi, monsieur le président, vous devez désigner une mission d'information pour résoudre le problème majeur des inondations !

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