Intervention de Emma Haziza

Réunion du 9 novembre 2016 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Emma Haziza, présidente du bureau d'études Mayane :

Quoi qu'il en soit, nous nous saisissons de ces questions. Prenons garde aux particularismes, cependant : certaines questions doivent être traitées à l'échelle globale. Un bâtardeau, par exemple, vaut jusqu'à une hauteur d'eau de un mètre, mais encore faut-il que la vitesse de l'eau soit gérable et que les intéressés sachent où installer lesdits bâtardeaux. En l'espèce, c'est la dimension opérationnelle à l'échelle de la famille qui est essentielle. Là encore, le ministère a mis au point des plans familiaux de mise en sûreté, qui s'apparentent à des PCS à l'échelle familiale – ils existent d'ailleurs aussi à l'échelle de l'école et d'autres acteurs. Une fois de plus, c'est leur mise en oeuvre qui pose problème, parce que ces outils sont peu connus.

À titre d'exemple, nous travaillons actuellement pour France Médias Monde, qui possède des locaux particulièrement vulnérables en bord de Seine, puisqu'une inondation provoquerait une interruption totale des chaînes de radio et de télévision. Nous avons d'ores et déjà abordé les dispositions organisationnelles et structurelles. Cela étant, le risque terroriste a pris le relais, de sorte que le risque d'inondation n'est plus prioritaire pour l'organisme. Se pose donc la question de savoir comment légiférer pour faire de ces documents des documents essentiels et que l'on dispose des outils nécessaires pour les créer.

Je conclurai en traçant quelques solutions possibles : les PAPI permettent de financer des mesures et des travaux à différentes échelles. À l'échelle du particulier, des travaux de 20 000 euros sont pris en charge à 80 % ; reste 20 % à la charge de l'intéressé, soit 4 000 euros : comment faire ? Certaines familles s'endettent pour ne plus revivre leur traumatisme. D'autres cherchent à vendre un bien qui ne vaut plus grand-chose. D'autres encore – des personnes âgées vivant seules, par exemple – n'ont pas les moyens et ne peuvent pas même contracter un micro-crédit. Il existe pourtant des solutions énergétiques permettant d'améliorer un bâtiment et de réaliser des économies d'énergie. Le risque d'inondation existe de toute façon, quel que soit son niveau. Le risque de ruissellement est encore peu cartographié et se manifeste parfois – et immédiatement – à une échelle très locale, en fonction du déplacement des cellules convectives. Peut-être faut-il réfléchir à l'instauration d'un crédit d'impôt qui permettrait d'alléger les contraintes et de susciter des projets.

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