Intervention de Elchin Amirbayov

Réunion du 2 novembre 2016 à 11h15
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Elchin Amirbayov, ambassadeur d'Azerbaïdjan en France :

Étant un pays dont l'économie repose très largement sur les revenus provenant du pétrole et du gaz, l'Azerbaïdjan a naturellement été touché par les dernières évolutions des cours mondiaux, sur lesquels nous avons assez peu d'influence dans la mesure où les quantités que nous produisons sont très inférieures à celles des grands pays producteurs comme les pays du Golfe.

Cela étant, la société azerbaïdjanaise a depuis longtemps anticipé l'après-pétrole. Depuis des années, le Gouvernement réinvestit les revenus du pétrole dans le but de diversifier l'économie nationale et diminuer notre dépendance vis-à-vis des revenus pétroliers et gaziers. Ainsi, 70 % des investissements consacrés à ce projet de diversification économique sont d'origine nationale, ce qui signifie qu'une partie des revenus issus des hydrocarbures ont été investis dans l'agriculture, le tourisme ou les technologies informatiques, pour ne citer que ces secteurs.

Il faut se souvenir de l'état dans lequel se trouvait l'Azerbaïdjan au moment de son indépendance, non seulement confronté à d'immenses défis en matière de santé ou d'éducation, mais également obligé de gérer la situation des centaines de milliers de nos compatriotes, victimes de guerre.

Si nous avons fait de la diversification de notre économie une priorité, c'est donc moins à cause de la chute des prix du pétrole que par nécessité et avec l'objectif de préparer notre avenir. C'est dans cette perspective que nous entretenons d'étroites relations de coopération avec de nombreuses sociétés françaises, Alstom, Bouygues, Thales ou Veolia notamment, mais également avec toutes celles qui participent et contribuent aujourd'hui à cet effort de diversification.

Vous avez fait allusion à l'Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE). Je tiens tout d'abord à souligner que l'Azerbaïdjan a été le premier pays à se soumettre volontairement au contrôle de validité mis en place par l'ITIE, et que la majorité absolue des exigences de celle-ci ont été respectées.

Lors de sa réunion au Kazakhstan il y a une semaine, le conseil d'administration international de l'ITIE a décidé de prolonger l'adhésion de l'Azerbaïdjan. Il a reconnu que notre pays avait accompli des progrès significatifs dans la mise en oeuvre de la norme ITIE, et que certaines exigences avaient fait l'objet d'améliorations considérables par rapport à la première validation menée en 2015. Un ensemble de mesures correctives a été défini, et je crois que l'année prochaine, on aura l'occasion de constater de nouveaux progrès dans l'ouverture du secteur pétrolier.

De fait, l'ancien Premier ministre suédois, Fredrik Reinfeldt, a déclaré : « L'Azerbaïdjan a nettement progressé dans l'ouverture du secteur pétrolier, et je considère que les récents projets de réformes gouvernementales en faveur d'un renforcement de la transparence sont encourageants. J'espère que le gouvernement poursuivra les efforts récemment engagés pour que la société civile puisse jouer le rôle qui lui incombe dans ce processus, sous peine de jeter une ombre sur les progrès accomplis ».

On reconnaît donc que l'Azerbaïdjan a pris conscience qu'il lui fallait encore faire des efforts. Mais l'important est d'avoir la volonté politique de poursuivre cette coopération avec l'ITIE et de nous soumettre à son contrôle. Cinquante-et-un pays sont membres de cette initiative. Je crois que la France n'y est pas encore, mais qu'elle a l'intention – comme l'Allemagne – d'y adhérer.

Il n'est pas question, pour nous, de cacher quoi que ce soit ou de faire de la rétention d'informations. Il nous faut seulement prendre en compte certaines réalités qui sont celles d'aires géographiques plus larges. Mais les progrès qui ont été récemment constatés par les dirigeants de l'ITIE montrent que nous avançons dans la bonne direction.

Vous vous êtes interrogé, monsieur le président, sur l'état de la coopération décentralisée.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion