Première question, monsieur le directeur : combien de pays dans le monde pourraient faire l'objet des mêmes remarques que celles que vous avez faites sur l'Azerbaïdjan ? C'est le fond du problème, finalement.
Deuxièmement, vous n'avez évoqué que partiellement la situation du pays sur le plan historique. N'oublions pas que celui-ci n'est indépendant que depuis vingt-cinq ans ! Où en était la France vingt-cinq ans après 1789 ? L'État était-il particulièrement démocratique ?
Par ailleurs, il faut rappeler que les personnes déplacées – j'aimerais d'ailleurs savoir si la France aide l'Azerbaïdjan dans ce domaine – ont été chassées de leurs terres, de leur pays, par les Arméniens. À ce propos, il faut préciser que 20 % du territoire de l'Azerbaïdjan sont actuellement occupés. Or, il est bien évident que, dans ces conditions, on est incité à prendre des mesures qui peuvent être considérées comme autoritaires mais qui sont liées à la situation du pays. Ainsi, c'est un pays occupé et en guerre et qui a, qui plus est, pour voisins la Russie, au Nord, et l'Iran au Sud, ainsi que des ONG dont on ne connaît pas le financement et qui pourraient être, un jour ou l'autre, des organismes séditieux. Ces éléments ont des incidences non négligeables sur l'État de droit azerbaïdjanais.
Vous avez, en revanche, évoqué à juste titre la situation des femmes, qui ont obtenu le droit de vote en 1918, et l'abolition de la peine de mort intervenue en 1998. Mais vous n'avez peut-être pas suffisamment insisté sur la coexistence pacifique des différentes communautés, qu'elles soient religieuses ou ethniques. On constate en effet, lorsqu'on se rend dans le pays, que les musulmans chiites, les musulmans sunnites, les juifs, les chrétiens, orthodoxes ou catholiques, vivent dans un respect mutuel.