Intervention de Bertrand Pancher

Réunion du 16 novembre 2016 à 9h30
Commission du développement durable et de l'aménagement du territoire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Pancher :

Depuis quinze ans, j'apporte mon aide à une ONG meusienne dans son action de coopération décentralisée. C'est dans ce cadre que j'étais il y a trois jours au Niger, un État extrêmement pauvre, dépourvu de ressources naturelles, dont la plus grande partie du territoire se partage entre le désert du Sahara – qui progresse constamment – et le Sahel. Dans ce pays où peu d'ONG sont présentes – il s'agit d'un État musulman francophone –, nous avons creusé vingt-cinq puits afin d'apporter l'eau, avant d'installer des moulins à mil et des cases de santé au bénéfice d'une population d'environ 200 000 personnes. Une fois cela fait, nous avons commencé à travailler au développement de l'économie et au maintien de la biodiversité.

Nous nous sommes ainsi intéressés à la dernière réserve de girafes d'Afrique du Nord, située à Kouré, à une soixantaine de kilomètres au sud de Niamey. Alors que cette réserve comprenant environ cinquante girafes, notamment des girafes blanches, était sur le point de disparaître, nous avons réussi à convaincre les paysans de renoncer à chasser ces animaux, qui détruisaient les rares cultures présentes sur ces plateaux arides, et à les intéresser à notre programme de préservation, dans lequel ils sont désormais pleinement impliqués. La population de girafes de la région est ainsi passée de 50 à 400 individus, ce qui a conduit l'ambassadeur de France à déclarer que notre ONG avait, en dépit de ses modestes moyens, sauvé la dernière réserve de girafes d'Afrique du Nord.

Nous en avons profité pour essayer de replanter des arbres dans cette région désertique et, à notre grande surprise, nous nous sommes aperçus qu'il était possible, grâce à la présence d'eau et à la mise en oeuvre de techniques de culture ancestrales, notamment celle de la demi-lune, d'obtenir des arbustes de deux mètres en trois ans. La reforestation étant en bonne voie, nous avons commencé à planter des graminées et à mettre en place de petits élevages.

Nos opérations de reforestation nécessitent des besoins très modestes – grâce aux 10 000 à 15 000 euros par an que nous apporte une entreprise de la Meuse, nous reboisons 100 hectares, ce qui est considérable –, et trouver de nouveaux partenaires nous permettrait de faire beaucoup plus. Nous sommes donc à la recherche de mécènes afin de nous permettre de renforcer notre action, et j'aimerais savoir si vous pouvez nous aider à trouver des entreprises et des fondations françaises intéressées par des démarches innovantes de ce type, qui pourraient bénéficier d'un retour très fort en termes d'image.

Par ailleurs, les arbres que nous plantons produisent une baie appelée neem, aux propriétés antiseptiques et anti-moustiques reconnues, à partir de laquelle une start-up locale produit des savons, vendus 30 centimes sur place, et qu'elle cherche à commercialiser en Europe, notamment en France, ce qui permettrait à la région concernée de développer une activité économique. Pouvez-vous également nous apporter votre assistance sur ce point ?

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