Intervention de Denis Meynent

Réunion du 15 novembre 2016 à 16h30
Commission des affaires européennes

Denis Meynent, membre du Comité économique et social européen :

Nous défendons l'introduction d'un salaire minimum européen. Certains défendent un salaire fixé, dans chaque État membre, à 60 % du salaire médian, ce qui n'est pas inintéressant, mais nous aspirons plutôt à une convergence sociale ascendante. Il faut mettre la question à l'ordre du jour, car une grande inquiétude règne parmi les travailleurs, qui craignent que la construction européenne ne leur enlève des protections, alors qu'elle devrait plutôt leur apporter une valeur ajoutée. Ce n'est malheureusement pas toujours possible, car elle reste engluée dans ses problèmes de concurrence. Le mouvement syndical demande un nouveau protocole de progrès social, permettant d'assurer une articulation vertueuse entre les règles de la concurrence et le droit social. C'est un point fondamental. Tant que nous n'avancerons pas sur ce sujet, il y aura des réticences à l'égard de l'Union européenne.

En ce qui concerne les investissements, nous saluons naturellement les efforts et les propositions du président de la Commission Jean-Claude Juncker. Mais, comme tout le monde le reconnaît, ce n'est pas suffisant. Nous espérons que le processus pourra être prolongé. Toutefois, la nature même du dispositif laisse le marché décider des investissements, plutôt que de réfléchir à une politique d'investissement. Il nous semble qu'il faudrait revoir cela. Un tel plan n'offre de valeur ajoutée que si les États membres et les populations qui en ont besoin sont ceux qui en profitent le plus. Or, à ce jour, il n'y a pas de critères de répartition. On pourrait imaginer, sur la base de la proposition de l'Organisation internationale du travail (OIT), qu'une partie de ces fonds soit allouée aux États membres qui ont le plus de chômeurs.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion