Intervention de Joaquim Pueyo

Réunion du 15 novembre 2016 à 16h30
Commission des affaires européennes

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJoaquim Pueyo :

Chaque pays de l'Union peut-il, seul, relever les défis auxquels il sera confronté demain ? Qu'il s'agisse du climat et de l'environnement, de la sécurité et de la paix, de la maîtrise des flux migratoires ou des pouvoirs équilibrés et des libertés individuelles, la réponse est négative. On oublie trop facilement l'apport de l'Europe en termes de droits humains. Les normes dont on parle souvent de façon si critique ont permis à certains pays de rattraper le retard qu'ils pouvaient avoir sur le plan des droits de l'homme. Il ne faut pas négliger de rappeler cela en permanence. Quand je vois ce qui se passe aujourd'hui en Turquie, je suis très heureux de vivre en France et dans l'Union européenne !

Les acquis européens doivent être valorisés, malgré les problèmes que rencontre l'Union, et malgré ses insuffisances. Nous devons, certes, travailler à une harmonisation sociale qui se fasse par le haut, et non par le bas, comme l'indiquait M. Lermercier, et il faut également accomplir des progrès en matière de temps de travail et de protection des travailleurs. Mais les avancées déjà obtenues ne doivent pas être oubliées – je pense à celles qu'ont permises les fonds structurels, notamment le Fonds social européen. On peut aussi citer l'exemple d'Erasmus. Dans la commune dont je suis maire, j'ai rencontré il y a quinze jours une centaine de jeunes, allemands et français, qui participaient à ce programme. Il régnait une telle harmonie entre eux que j'étais incapable de les discerner selon leur nationalité. Je voyais l'Europe de demain se concrétiser devant moi.

Je regrette que certains partis politiques attribuent systématiquement à l'Europe la responsabilité du moindre problème que rencontre la France, car, à force de les entendre rabâcher, certains de nos concitoyens en viennent à penser que, si eux-mêmes sont au chômage ou ne sont pas assez payés, c'est la faute de l'Europe. Dans notre monde fragilisé, il faut faire très attention à ce genre de déclaration.

Monsieur Puech d'Alissac, notre ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, Stéphane Le Foll, défend, avec plusieurs organisations agricoles, le retour au mécanisme de soutien de régulation de la production et des prix, en particulier pour la filière laitière. Que pensez-vous de l'avancée de ce dossier, et quelle est l'audience de ces propositions parmi les autres pays membres ?

Les observations du CESE sur le TTIP ne me paraissent pas très claires. Quelle est votre position sur la poursuite des négociations ? Je fais partie des élus qui pensent, comme le secrétaire d'État qui suit le dossier, que, compte tenu des informations dont nous disposons aujourd'hui, il n'est peut-être pas opportun de les poursuivre tant que nous n'avons pas suffisamment de garanties. Les études d'impact ont une portée très limitée et doivent en permanence être réévaluées si nous voulons avoir une connaissance juste des conséquences de la signature d'un traité d'échange entre l'Union européenne et un pays étranger.

Pour conclure, je rappelle que je suis un Européen militant

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