Intervention de Bruno Gollnisch

Réunion du 15 novembre 2016 à 16h30
Commission des affaires européennes

Bruno Gollnisch, député européen :

Je suis très attaché à ce que nous a légué l'Europe, espace limité dans l'histoire dans l'humanité, qui a inventé la liberté et l'égalité des nations. Ces concepts nous sont familiers, mais ils ne vont pas de soi : ce qui se passe dans le monde aujourd'hui nous le montre bien.

J'ai été très intéressé par tout ce qui a été dit, mais je m'interroge sur ce qui constituerait malgré tout une très grande contradiction. D'une part, on a d'abord créé un espace de liberté de circulation des personnes, des marchandises et des capitaux entre des pays qui avaient sensiblement les mêmes niveaux de protection sociale et les mêmes niveaux de vie – cela posait des problèmes, certes, mais cela présentait aussi des avantages, par exemple en termes d'économies d'échelle ou de débouchés nouveaux pour notre agriculture ou notre industrie. D'autre part, sans avoir assuré à cet espace une protection suffisante, on l'a ensuite inséré dans le marché mondial au sein de l'OMC. Dans cet espace mondial, nos productions sont soumises à une concurrence qui paraît à juste titre déloyale, et qui exerce ses effets ravageurs – en vingt ans, nous constatons que notre pays a quasiment perdu la moitié de son potentiel industriel.

Je ne suis pas de ceux qui pensent que l'Europe est la seule cause de nos problèmes, mais je crois, malgré tout, que la gestion actuelle de l'Union européenne en est en grande partie la source. Ne vaudrait-il pas mieux avoir la modestie et le réalisme de se contenter d'une gestion par projets ? L'exposé éloquent que nous venons d'entendre sur le programme Erasmus illustre le fait que lorsqu'un objectif précis est fixé, et que des résultats peuvent être constatés et mesurés, les choses se passent différemment. On a vu le succès de la fusée Ariane ou celui de l'avion Airbus, qui ne doivent pourtant rien à Bruxelles. Le cas pourrait très bien se reproduire pour le projet Galileo et pour beaucoup d'autres, dès lors qu'il s'agirait de projets concrets pour lesquels les citoyens pourraient, en quelque sorte, dresser eux-mêmes un bilan coûts-avantages, dès lors aussi que ces projets ne leur donneraient pas le sentiment qu'on légifère dans leur dos et qu'on accumule les règles, les charges, les normes et les contraintes, tout en ouvrant l'espace européen à la concurrence de pays où n'existent ni règles, ni charges, ni normes, ni contraintes.

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