Intervention de Arnold Puech d'Alissac

Réunion du 15 novembre 2016 à 16h30
Commission des affaires européennes

Arnold Puech d'Alissac, membre du Comité économique et social européen :

La FNSEA s'est battue pour la suppression des pénalités liées aux quotas laitiers dans un seul département en France : le Finistère. Dans quatre-vingt-dix autres départements, nous étions favorables au maintien des quotas. Par ailleurs, dans une négociation européenne, nous savons qu'il ne faut pas se faire marginaliser : nous étions le seul pays où s'appliquaient les quotas et les pénalités sanctionnant les dépassements individuels – il n'y avait pas de dépassement au niveau national. Les pays nordiques, où s'était développé tout un commerce autour des quotas laitiers, se sont véritablement battus pour leur suppression.

La FNSEA est extrêmement favorable à la régulation. L'outil très original que la Commission vient d'imaginer fait partie des solutions que nous avions trouvées, l'année dernière, avec la Fédération nationale des producteurs de lait. Il permet d'indemniser du travail partiel – j'ai lu dans la presse que l'expression avait remplacé celle de « chômage partiel » – en payant des litres de lait qui ne sont pas produits afin de faire baisser la production. L'Allemagne, le Danemark et l'Irlande, qui nous ont inondés de leur production laitière, se sont ralliés à cette solution. La France avait choisi un système de contrat qui obligeait à respecter un volume en fonction des besoins de l'industrie laitière. Cette solution n'a pas permis de gagner des parts de marché. Il faut parfois produire un peu plus, pour avoir un peu plus de richesses à partager. Quand j'étais enfant, il y avait 55 millions de Français ; nous sommes aujourd'hui 66 millions. Heureusement que nous avons développé la production !

La FNSEA fait partie du clan des interventionnistes du CESE : nous n'avons pas du tout la même culture que les autres pays ! Les Français des différents collèges sont à peu près d'accord entre eux, quelle que soit leur appartenance politique – comme au Parlement européen, les différences entre la gauche et la droite sont nettement moins fortes qu'au niveau national. Nous défendons une position culturelle commune. Par exemple, les pays du Nord ou de l'Est ne veulent pas entendre parler de droits sociaux : ils savent qu'ils risquent de perdre leur compétitivité. Le groupe I du CESE s'est déplacé récemment en Slovaquie : nous avons vu le nombre d'usines automobiles qui s'installent sur place. Dans un bar, j'ai payé treize consommations pour 19 euros !

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