Un peu plus d'une famille sur cinq est une famille monoparentale, et 80 % des chefs de familles monoparentales sont des femmes, qui subissent une plus grande précarité que le reste de la population, et une stigmatisation.
Nous avons créé un réseau d'entraide – Parents solo et compagnie – pour aider les familles monoparentales à sortir de l'isolement. Ce réseau associatif a été constitué sur le modèle de Monalisa, dispositif de mobilisation nationale contre l'isolement des personnes âgées que j'avais piloté dans mes précédentes fonctions. La différence est que les personnes âgées sont moins facilement mobilisables que ne le sont les femmes cheffes de famille pour être elles-mêmes des acteurs de la solidarité. Les échanges et l'entraide restaurent la dignité.
Je suis convaincue qu'à l'avenir les politiques publiques devront être construites avec leurs bénéficiaires ; non seulement l'efficacité de ces politiques en sera renforcée mais, en faisant de leurs bénéficiaires les acteurs des politiques sociales, on leur permet de sortir de l'« assistanat psychologique ».