Intervention de Florence Mangin

Réunion du 13 octobre 2016 à 11h00
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Florence Mangin, directrice de l'Europe continentale au ministère des affaires étrangères :

Il est exact que la volonté d'indépendance manifestée par l'Azerbaïdjan est singulière et forte, et que cela nous motive, si besoin en était, pour renforcer notre accompagnement de ce pays.

La relation de l'Azerbaïdjan avec la Russie est en effet compliquée. Alors que, pendant longtemps, la Russie a été un pourvoyeur de sécurité à la seule Arménie, elle vend désormais des armes aussi à l'Azerbaïdjan. Vu de Bakou, la Russie est un voisin important et considéré. Pour autant, vous avez tout à fait raison, monsieur le député : l'Azerbaïdjan a à coeur d'entretenir une relation de qualité et de confiance avec les pays occidentaux, notamment avec les États-Unis et avec l'Union européenne. La reprise des discussions entre l'Union et l'Azerbaïdjan, en février dernier, en vue de conclure un nouvel accord, c'est-à-dire de recréer un cadre de coopération concret, est un élément essentiel. L'absence d'un tel cadre constituait une anomalie. C'est pour cette raison que nous avons tous insisté, collectivement, pour que les autorités azerbaïdjanaises prennent les décisions attendues en matière de droits de l'Homme.

Il faut aussi dire un mot de l'OTAN. L'Azerbaïdjan fait partie du Partenariat pour la paix depuis 1994, ce qui facilite la connaissance mutuelle et crée une relation de confiance. Pour autant, les autorités azerbaïdjanaises n'ont jamais manifesté l'intention d'adhérer à l'OTAN.

Mentionnons toutefois un bémol dans les relations de l'Azerbaïdjan avec les organisations internationales, qui constitue, pour nous, un sujet de déception : les autorités azerbaïdjanaises ont une approche rigoureuse et restrictive à l'égard de l'OSCE. Elles ont demandé la fermeture du bureau de l'OSCE à Bakou. Nous estimons que cela n'est pas irréversible. Nous évoquons la question chaque fois que nous voyons nos partenaires azerbaïdjanais, en les incitant à adopter une approche cohérente avec celle qu'ils ont à l'égard de leurs autres partenaires, l'Union européenne, l'OTAN ou l'OCDE.

Il est en effet notable que l'Azerbaïdjan a constamment refusé d'adhérer à l'Union économique eurasiatique. Lorsque l'on sait l'importance que la Russie accorde à ce processus et la force avec lequel elle le conduit, c'est, à l'évidence, une marque d'indépendance tout à fait remarquable.

L'Azerbaïdjan mène effectivement une diplomatie multi-vectorielle, que nous souhaitons accompagner. À cet égard, nous aimerions que ses rapports avec l'OSCE soient pacifiés.

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