La France est un médiateur actif et attentif, qui entretient des relations de bonne qualité avec les deux parties. Telle est la condition de la crédibilité de toute oeuvre de médiation.
Au moment de la « guerre des quatre jours », la coprésidence du groupe de Minsk a été très active pour faire cesser les combats et a eu gain de cause. Mais, soyons honnêtes, c'est la voix russe qui a été prépondérante au sein du « trio » du groupe du Minsk. Nous en sommes d'ailleurs heureux : si ces affrontements d'une rare violence n'ont duré que quatre jours, c'est grâce à l'intermédiation très active de la Russie.
Le groupe de Minsk a repris son travail de bons offices à trois très rapidement. La conférence de Vienne, que j'ai mentionnée précédemment, a été très utile. Elle a permis un accord sur trois sujets : le respect du cessez-le-feu ; l'instauration de deux mesures de confiance de l'OSCE, à savoir, d'une part, le renforcement de l'équipe du représentant personnel du président en exercice de l'OSCE sur le terrain et, d'autre part, la création d'un mécanisme d'investigation sur les violations du cessez-le-feu ; la poursuite des négociations sur le règlement du conflit. Il n'était pas du tout évident que ce troisième point ferait l'objet d'un accord : nous avons tous craint, après la « guerre des quatre jours », que la voie de la négociation ne fût fermée à tout jamais.
Sur les trois engagements de Vienne, seul le premier a été vraiment tenu : le cessez-le-feu est globalement respecté, même si quelques violations se produisent en ce moment, après une accalmie notable cet été. En revanche, les deux mesures de confiance peinent à être appliquées, car elles se heurtent à un refus assez marqué de la part de l'Azerbaïdjan.
Depuis la réunion de Vienne, le ministre des affaires étrangères, M. Lavrov, fait la navette entre Bakou et Erevan pour tenter d'obtenir l'accord des parties sur un plan russe de règlement du conflit par étapes. Le président Poutine a reçu ses homologues arménien et azerbaïdjanais en juin à Saint-Pétersbourg pour évoquer ce plan. Force est de constater que les discussions en cours, importantes en soi, n'aboutissent pas à grand-chose pour l'instant. Lors de chaque entretien politique, la France marque sa disponibilité pour accompagner et compléter les efforts russes – il serait inapproprié de nous poser en alternative à ces efforts – sur la base des travaux qui avaient été menés à Paris en octobre 2014. Cette disponibilité a notamment été réaffirmée par le Président de la République à ses homologues arménien et azerbaïdjanais en juillet dernier en marge du sommet de l'OTAN à Varsovie. Nous avons offert d'organiser un nouveau sommet sur le modèle de celui d'octobre 2014. Cependant, cela suppose au préalable de progresser vers un accord.