Mes chers collègues, nous sommes réunis aujourd'hui pour une table ronde ayant pour objet le bilan des autorisations de plantation ainsi que les conséquences du changement climatique sur la vigne.
Je tiens à remercier nos invités, qui ont rapidement répondu à notre demande, car nous sommes au coeur de l'actualité de cette problématique avec la COP 22 de Marrakech. Aussi recevons-nous M. Jean-Marc Touzard, directeur de recherche à l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), Mme Anne Haller, déléguée pour les filières viticoles et cidricoles à FranceAgriMer, et de M. Jérôme Gautier, inspecteur national de l'Institut national de l'origine et de la qualité (INAO).
Je rappelle par ailleurs que notre commission répond des thèmes de la vigne et de la viticulture puisque nous suivons l'ensemble du dossier agricole. Certains de nos collègues présents aujourd'hui, dont Mme Marie-Hélène Fabre, ont beaucoup travaillé sur ce sujet, et ont déposé des propositions de résolution ainsi que des propositions de loi.
Le cinquième rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a montré que les conséquences du changement climatique sur les systèmes naturels ne sont plus douteuses. La vigne n'est pas épargnée, elle subit déjà les conséquences de ce changement du fait de la sécheresse et de la hausse des températures estivales ; les vendanges sont plus précoces et les caractéristiques des vins – même français (Sourires) – sont modifiées, car ils sont plus alcoolisés et moins acides.
Nos débats porteront aussi sur la question des autorisations de plantation de vigne en 2016, qui ont fait l'objet d'une réforme, ainsi que sur le bilan des attributions au cours des huit premiers mois de sa mise en oeuvre.
Avant de donner la parole à nos invités, je souhaiterais leur poser quelques questions.
Les autorisations de plantation doivent-elles dès à présent nous servir afin d'adapter nos vignobles au changement climatique ?
Dans le cadre du projet « Adaptation à long terme au changement climatique pour la viticulture et l'oenologie » (LACCAVE) de l'INRA, quel est selon vous le scénario prospectif le plus probable parmi ceux avancés pour l'horizon 2050 ?
Si nous devons déplacer une partie de nos vignobles, qu'adviendra-t-il de nos terroirs ? Car cette question se pose tant à l'Assemblée nationale qu'à l'ensemble de nos populations.
Le cahier des charges des appellations contrôlées (AOC) étant strict, comment ces contraintes climatiques sont-elles prises en compte en matière de degré d'alcool, d'innovation technique et de zonage ?
Enfin, quelles sont les réactions des consommateurs ? Car, les vins étant plus concentrés et plus alcoolisés, la consommation est susceptible d'évoluer.