Intervention de Jeanine Dubié

Réunion du 16 novembre 2016 à 9h30
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJeanine Dubié :

Je tiens à remercier les intervenants qui, par leur présentation très précise et pédagogique, nous ont apporté un éclairage sur ce sujet. Il est particulièrement intéressant d'avoir un retour d'expérience sur le projet LACCAVE qui a étudié les impacts du changement climatique sur la vigne et le vin et les stratégies d'adaptation possibles.

Vous connaissez l'attachement des parlementaires de tous bords pour la vigne et la viticulture. C'est dans ma circonscription que sont situés les vignobles de Madiran et je connais bien leur impact culturel, économique et social sur notre territoire. Si, à court terme, comme vous l'avez dit, la hausse des températures peut bonifier le vin, à long terme c'est tout un secteur qui risque d'être bouleversé.

J'ai écouté avec grand intérêt vos présentations qui nous poussent à nous interroger sur nos modes de production et sur les cépages. Je veux saluer ici la capacité de l'INRA, de FranceAgriMer et de l'INAO à se projeter dans l'avenir et à travailler pour donner les moyens à nos producteurs de s'adapter au changement climatique.

Je souhaite vous interroger sur les chances que pourrait offrir ce changement climatique aux vins français, car il ne faut pas voir seulement les aspects négatifs. Dans quelle mesure le changement climatique pourrait-il nous permettre de redécouvrir des cépages locaux oubliés, et ainsi de renouer avec notre patrimoine ? Dans le Sud-Ouest, la cave de Plaimont effectue un travail sur le tannat et le manseng noir. Ce type d'expérimentation sur des cépages anciens est-il conduit sur d'autres territoires ? Comment les pouvoirs publics peuvent-ils aider les producteurs à s'adapter ? C'est maintenant qu'il faut le faire, parce que l'on sait bien qu'il faut plusieurs années avant qu'une vigne donne le meilleur d'elle-même.

Ma deuxième question concerne les appellations d'origine contrôlée. En France, il existe 360 AOC et 75 IGP. Ne faudra-t-il pas, à terme, réviser le cahier des charges des AOC afin de s'adapter au changement climatique, notamment en ce qui concerne l'irrigation qui est actuellement interdite pour les AOC ? La technique d'irrigation dite raisonnée, au goutte-à-goutte, peut-elle se développer ?

Enfin, notre pays n'est pas le seul à être touché par le changement climatique. Y a-t-il des vignobles plus menacés que d'autres en France et dans le monde ? Comment les autres pays du monde se préparent-ils à ces changements ?

Vous nous avez présenté le nouveau dispositif de gestion du potentiel de production viticole mis en place le 1er janvier 2016. Ce nouveau système réglementaire est-il une réponse adaptée face aux effets du changement climatique ?

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