Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 16 novembre 2016 à 16h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense :

Merci, madame la présidente : je dois en effet vous quitter avant dix-huit heures, pour me rendre à la réunion annuelle du conseil franco-britannique de défense, que je copréside avec mon homologue Michael Fallon. En cette période de Brexit, mieux vaut être ponctuel !

Je voudrais, pour commencer, évoquer la situation au Levant, et d'abord en Irak. L'engagement des forces françaises s'y manifeste en apportant un soutien aérien, à partir de la base H5 en Jordanie et de la base des Émirats arabes unis. Douze Rafale interviennent régulièrement, avec beaucoup d'intensité ces temps derniers.

En appui des forces au sol, le groupe aéronaval, doté de vingt-quatre Rafale, interviendra jusqu'à la fin du mois de décembre, et des batteries d'artillerie à Qayyarah soutiennent l'offensive sur Mossoul. À Erbil et Bagdad, nous formons une partie des forces irakiennes qui sont aujourd'hui engagées à Mossoul.

Nous sommes les deuxièmes au sein de la coalition en termes d'intervention et de présence. Avec le groupe aéronaval, ce sont 3 775 aviateurs, marins ou soldats qui participent en ce moment à l'opération Chammal. Le retrait du porte-avions dans la seconde moitié du mois de décembre réduira sensiblement ce chiffre.

La bataille de Mossoul a commencé : elle sera longue et difficile. Les forces de l'Iraqi Counter Terrorism Service (ICTS) – la Golden division, « Division d'or » –, qui comptent environ 10 000 hommes, sont très bien formées, en partie par nous. Elles ont commencé à pénétrer dans Mossoul par l'est et déclarent avoir investi le tiers de la ville, mais les combats sont rudes. On compte beaucoup de morts de part et d'autre. Daech a subi des neutralisations importantes, mais l'ICTS enregistre également des pertes significatives. La progression sera lente, parce que Daech utilise pied à pied tous les moyens connus de barbarie : kamikazes et boucliers humains. Par ailleurs, la ville est truffée de mines, de pièges et de souterrains. La bataille va donc prendre du temps : même si l'avancée a paru rapide dans les premiers temps, il faudra quelques semaines, voire quelques mois, pour en finir.

De leur côté, les Peshmergas sont intervenus sans entrer dans la ville, comme convenu. Le principe général est que l'on ne garde pas ce que l'on conquiert, afin que la gouvernance postérieure se fasse dans le respect de ce qu'est la ville de Mossoul, à dominante sunnite, mais avec des composantes ethniques très diverses : chiite pour une petite part, chrétienne, yézidi ou kurde. Il faut être extrêmement précautionneux dans la façon d'intervenir. Jusqu'à présent, malgré la difficulté des combats que je ne veux pas cacher, l'intervention des forces respecte ce qui a été planifié initialement.

Il faut ajouter deux éléments pour la bonne compréhension de la situation. Les PMF (Popular Mobilization Front), milices populaires à dominante chiite, font mouvement. Ils sont moins bien armés et moins aguerris que l'ICTS, mais redoutables. Le principe est que la ville de Tall Afar, toujours tenue par Daech, ne doit pas être reprise par les chiites, mais ils doivent pouvoir couper l'articulation entre, d'une part, Mossoul et, d'autre part, Deir ez-Zor et Raqqa. Jusqu'à présent, tout se déroule conformément à la planification, ce dont nous ne pouvons que nous réjouir, et nous souhaitons que ce processus puisse continuer dans le même sens.

Nous nous demandions quel serait le comportement de Daech, si ses combattants fuyaient de Mossoul vers Raqqa. Ce n'est pas le cas, et, manifestement, le choix tactique de Daech est de combattre, voire de mourir, sur place : Daech préfère un bain de sang plutôt que d'abandonner sa capitale irakienne. En tout cas, le chef al-Baghdadi a exprimé par divers messages sa volonté d'engager une bataille décisive à Mossoul.

En Syrie, la situation est différente. Il est très important que la bataille de Raqqa ait été engagée. C'était notre souhait, qui a été validé lors de la réunion des ministres de la Défense des pays les plus importants de la coalition, y compris le secrétaire à la Défense des États-Unis, qui s'est tenue à Paris le 25 octobre. Cette bataille sera longue. La première phase consiste à isoler Raqqa. Les Forces démocratiques syriennes (FDS), constituées de Kurdes et d'Arabes – en nombre significatif – regroupés au sein de la Syrian Arab Coalition, sont aujourd'hui en mouvement. Là encore, le principe « on ne garde pas ce que l'on conquiert » est à l'ordre du jour, mais l'isolement de Raqqa devra aboutir à la prise de la ville, ce qui sera plus long. Toutefois, la volonté d'engager la bataille de Raqqa en même temps que celle de Mossoul est nette – même si la seconde est en décalage par rapport à la première.

Dans cette zone, Daech a souffert des nombreux bombardements. L'organisation est financièrement affaiblie. Au nord, elle a perdu une part majeure de son accès vers l'extérieur, notamment via la Turquie. C'est le résultat de l'action de l'Armée syrienne libre (ASL), soutenue par la Turquie, au nord d'al-Bab. C'est aussi la conséquence de la chute de Manbij, à la suite de l'offensive des FDS, qui bloque les capacités de sortie vers la Turquie par le nord de la Syrie, ce qui est positif pour nous. Mais la situation dans cette zone est d'une très grande complexité, en raison de luttes d'influence entre Kurdes – il y a plusieurs obédiences parmi les Kurdes, qui ne sont pas les mêmes qu'en Irak –, entre les forces du régime, les différentes oppositions, les Russes, les Turcs, Daech et les tribus arabes. Toutefois, la présence des FDS et de l'ASL permet d'éviter les transferts de combattants de Daech vers la Turquie et l'Europe.

Si les choses sont solidifiées de ce côté, la complexité géographique varie de jour en jour un peu plus au sud de cette zone. En Syrie « utile », la population est écrasée depuis des mois sous les bombes russes et syriennes. Nous serions bien en peine d'y discerner une action contre Daech. La présence de Jabhat al-Nosra est résiduelle. Sur les 5 000 à 8 000 combattants de la résistance syrienne contre le régime dans la partie est d'Alep, quelques centaines se réclament de Jabhat al-Nosra, le reste faisant partie de la résistance historique au régime de Bachar el-Assad. Les trêves humanitaires unilatérales, régulièrement annoncées par les Russes pour une dizaine d'heures, n'ont d'autre utilité que d'offrir un répit aux troupes du régime et de ses alliés. Cette situation est inacceptable, et nous avons eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises.

Le rapport des Nations unies sur les attaques chimiques en Syrie ne laisse pas de place au doute : le régime est responsable d'au minimum trois attaques chimiques en 2014 et en 2015. Daech est également visé par ces conclusions. La France a demandé des sanctions au Conseil de sécurité.

J'en viens maintenant au Liban, où vous le savez nous sommes présents dans le cadre de la FINUL. La nouveauté est la désignation d'un président, Michel Aoun, et d'un Premier ministre, M. Hariri. Cette situation est positive, le blocage politique qui existait depuis de nombreux mois est enfin levé. Le principe politique qui continue à présider aux orientations libanaises est celui de dissociation : la situation dans les États voisins doit rester dissociée de celle qui prévaut au Liban. Nous souhaitons que ce principe reste appliqué, même si le Hezbollah ne l'applique pas toujours, puisque ses éléments interviennent en soutien du régime de Bachar el-Assad.

Nous sommes engagés au Liban dans le cadre de la FINUL depuis 1978, et nous y resterons au triple motif de notre soutien à ce pays ami, de notre engagement au sein des Nations unies et de notre lutte globale contre le terrorisme. C'est un élément de sécurisation important. Je rappelle que le Liban accueille 1,5 million de réfugiés, ce qui représente un fardeau pour ce pays qui a besoin de sécurité, de reconnaissance et de moyens pour assurer la politique d'accueil des réfugiés de Syrie.

Je poursuis ce tour d'horizon avec la Libye. Dans les deux villes où Daech était implanté, notre action a permis de réduire sa présence. Syrte était le bastion de Daech depuis juin 2015 : il a tenté d'y créer un califat territorial, comme au Levant. Aujourd'hui, Syrte est en passe d'être libérée : seule une poignée de djihadistes se réclamant de Daech résiste encore, acculés dans un des quartiers de la ville. Des bombardements américains ciblés, doublés de l'action des milices de Misrata, ont permis de réduire considérablement leur nombre.

À Benghazi, les djihadistes ont été considérablement affaiblis, mais ils résistent vigoureusement. Dans l'ensemble, la présence de Daech diminue sensiblement, même si un certain nombre de combattants se sont exfiltrés, en particulier de Syrte.

Face à cette situation, notre action se résume en trois points. Il faut tout d'abord contenir la menace terroriste. Cet endiguement se fait à l'ouest, par un soutien à la Tunisie. Nous avons affecté un financement de 20 millions d'euros pour aider les Tunisiens à assurer leur sécurité. Ce cycle est bien engagé.

L'endiguement se fait aussi à l'est par un soutien à l'Égypte, au sud par l'action Barkhane et au nord par l'opération européenne Sophia qui, outre la lutte contre les trafics de migrants, contrôle depuis septembre le respect de l'embargo sur les armes à destination de la Libye décrété par les Nations unies.

Nous continuons ensuite à amasser du renseignement pour pouvoir, si besoin est, agir contre des groupes terroristes.

Enfin, nous soutenons le processus politique en cours et la formation d'un gouvernement d'union nationale, sous l'autorité du Premier ministre Fayyez al-Sarraj, reconnu par la communauté internationale. La tâche du Premier ministre libyen est difficile, car il doit faire face à l'hostilité des durs de chaque camp : l'ancien chef du gouvernement de salut national Khalifa al-Ghowel, qui cherche, malgré les sanctions internationales à son encontre, à se maintenir au pouvoir ; les durs au Parlement à Tobrouk, qui a rejeté la composition de l'actuel gouvernement de monsieur Sarraj ; le général Haftar, soutenu par les populations de l'est et qui s'est emparé au mois de septembre des installations pétrolières autour d'Ajdabiya. Il convient donc à nos yeux de continuer à oeuvrer pour un rapprochement de Sarraj et de Haftar, les deux personnages clés du pays, et de favoriser la formation d'un nouveau gouvernement d'entente nationale qui soit accepté par le Parlement. C'est à quoi s'emploie notre diplomatie.

J'en viens maintenant au Sahel, où nous déployons 4 000 hommes dans le cadre de l'opération Barkhane. Nous sommes confrontés à un nouveau type d'actions. L'opération Serval visait à empêcher l'effondrement du Mali et à y empêcher la formation d'un état terroriste. L'opération Barkhane a pour objectif d'éviter qu'une telle situation ne se reproduise, et de lutter contre un terrorisme asymétrique plus classique – des groupes essaient de faire des coups spectaculaires pour valider leur présence et déstabiliser l'ensemble des forces. Je rappelle que nous avons perdu un homme la semaine dernière : j'ai présidé les obsèques de l'adjudant Fabien Jacq il y a quelques jours. Les risques sont toujours présents, et ces opérations terroristes visent aussi la MINUSMA.

Nous constatons un regain de tension et une recrudescence des incidents depuis deux semaines, dus à la persistance de la menace terroriste, en particulier d'Ansar Eddine autour d'Iyad Ag Ghali. Il semble bien qu'un regroupement s'opère autour de ce groupe, lié à AQMI. Il est rejoint par des éléments provenant du groupe Al-Mourabitoune plus au sud, et agit en complicité avec le Front de libération du Macina, composé majoritairement de Peuls. Ces groupes sont plutôt liés à Al-Qaïda qu'à Daesh, et leurs effectifs se comptent plutôt en centaines qu'en milliers. Ils sont néanmoins dangereux du fait de leur capacité d'intervention spécifique, notamment les attentats-suicides. La situation est préoccupante, même si l'action de Barkhane s'est renforcée vers le nord pour enrayer la recrudescence que nous constatons depuis deux semaines.

Au Mali, les groupes armés dits « signataires » connaissent également des tensions entre ceux qui se retrouvent autour de la coordination (CMA) et ceux qui se retrouvent autour de la plateforme, en particulier le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (GATIA). Ces deux ensembles sont signataires des accords d'Alger, mais se disputent des représentations, et surtout la maîtrise de certains territoires. Ces tensions se cristallisent souvent autour de Kidal.

Par ailleurs, la mise en oeuvre des accords signés, notamment la mise en place des autorités intérimaires dans le Nord et les mesures de décentralisation prévues dans les accords d'Alger, tarde à aboutir.

Quelques éléments positifs sont apparus au cours des quinze derniers jours. Les premières patrouilles mixtes ont été mises en place par les autorités intérimaires, qui commencent à s'installer, même s'il existe des désaccords sur leur composition et des retards dans la mise en oeuvre. Les choses évoluent positivement, après une période d'inquiétude qui s'est traduite par la mort d'un soldat français et des victimes au sein de la MINUSMA.

Le Niger se fragilise, du fait des incursions de groupes liés à Ansar Eddine et Al-Mourabitoune dans le Nord du pays, et de la pénétration d'éléments liés à Boko Haram venus du Nigeria. Je me suis entretenu samedi avec le président Issoufou pour proposer des moyens d'action complémentaires que nous allons mettre en oeuvre au nord, pour aider les forces nigériennes, et au sud, autour de Diffa, pour consolider leur présence. Tout cela se fait dans le cadre de l'opération Barkhane.

Concernant nos opérations de contre-terrorisme en Afrique, je termine par Boko Haram. J'ai déjà évoqué la scission qui a eu lieu entre la branche historique, dirigée par Abubakar Shekau et une branche affiliée à Daech, sous le commandement d'Abu Musab al-Barnawi. Les deux branches se livrent une concurrence meurtrière. Il y a tout de même quelques bonnes nouvelles : ainsi, certaines des lycéennes de Chibok ont été libérées.

Notre préoccupation est permanente et nous intervenons avec le Royaume-Uni et les États-Unis dans le cadre d'une cellule de renseignement et de coordination que nous mettons à disposition de la force multinationale mixte composée des quatre pays riverains du lac Tchad, avec lesquels nous collaborons étroitement. Nous constatons un effort significatif de ces pays, et le gouvernement britannique a annoncé sa volonté de renforcer ses moyens engagés dans la zone. C'est une bonne nouvelle, même si elle est tardive. Nous faisons des efforts pour cloisonner les théâtres et agir sur chacun d'eux selon des modalités spécifiques. Le siège de la force multinationale mixte est à N'Djamena, ainsi que l'état-major de la force Barkhane, ce qui permet des relations plus étroites.

Il y a quelques jours, je suis allé marquer la fin de l'opération Sangaris, estimant que notre mission était remplie. Cette mission était triple. Il fallait tout d'abord empêcher des massacres de masse qui se seraient inévitablement produits sans notre intervention. Il fallait ensuite faire en sorte qu'un processus électoral se mette en oeuvre, c'est ce qui s'est passé avec l'élection du président Touadéra, que personne n'a contestée. Le président Touadéra est un personnage éminemment respectable : il est malheureusement sans doute un peu isolé, mais c'est un homme intègre qui veut sincèrement sortir son pays de cette situation d'insécurité. La troisième mission de Sangaris était de mettre en oeuvre la présence internationale de la MINUSCA et de EUTM (European union training mission) RCA. La MINUSCA regroupe aujourd'hui 11 000 hommes, et nous allons y participer de manière plus significative dans les semaines qui viennent en mettant à la disposition de son commandement une unité de drones tactiques, avec une petite centaine d'hommes.

EUTM RCA a été créée à notre demande par l'Union européenne pour former l'armée centrafricaine, qui en a bien besoin. Cette mission est pour le moment commandée par un général français, qui, dans quelques semaines, sera relayé par un général belge. La réunion des ministres de la Défense de l'Union européenne qui s'est tenue hier a permis d'entériner à l'unanimité toute une série de propositions franco-allemandes, dont un dispositif financier permettant de fournir des équipements non létaux – uniformes, chaussures, jumelles et gilets pare-balles – aux bataillons formés lors des opérations de type EUTM RCA.

Dans ce cadre, la Centrafrique est considérée comme un territoire pilote. Il importe que les Centrafricains prennent en charge leur sécurité. C'est le message que j'ai délivré à l'Assemblée nationale de la République centrafricaine. Les parlementaires ne souhaitaient pas notre départ, mais je leur ai dit qu'ils devaient assurer leur propre sécurité. Les moyens ont été mis en place pour cela, avec la MINUSCA et EUTM RCA. Nous garderons une présence minimale sur l'aéroport M'Poko, afin d'avoir la possibilité de déployer rapidement des moyens depuis Libreville ou N'Djamena si cela était nécessaire. Cela a permis de rassurer les autorités, même s'il faudra du temps pour un pays qui n'a jamais vraiment connu la tranquillité depuis sa création.

Nous savons depuis avant-hier que la sécurisation de la MINUSCA sera assurée par les forces spéciales portugaises. Ce sera le premier déploiement des Portugais sur ce théâtre, et cette solidarité des pays européens dans les théâtres d'opérations où nous étions extrêmement présents est une bonne nouvelle.

S'agissant de l'opération Sentinelle, je suis satisfait que la mobilité, la flexibilité et la surveillance dynamique soient généralisées. C'est une action de longue haleine, mais j'ai pu me rendre compte, à l'occasion d'une visite que j'ai effectuée la semaine dernière, que les capacités de réactivité, de planification, de maîtrise de la force par nos propres soldats, sont au rendez-vous. Cette évolution positive est acceptée et validée par l'ensemble des acteurs, alors que c'était loin d'être le cas au départ.

Enfin, une réunion des ministres de la Défense des pays de l'OTAN s'est tenue la semaine dernière. Nous avons validé les dispositifs de « présence avancée rehaussée » et de « présence avancée adaptée ». Ce sont des innovations du plan d'action pour la réactivité. La présence avancée rehaussée concerne quatre pays : les trois États baltes et la Pologne, dans lesquels quatre bataillons multinationaux seront déployés, trois dans les États baltes et un en Pologne. L'état-major de division sera situé en Pologne, qui sera la nation-cadre. La France va déployer un sous-groupement tactique interarmes de 300 hommes, d'abord en Estonie avec nos alliés britanniques et danois, puis en Lituanie en 2018, avec nos alliés allemands.

Cette présence est l'application des engagements qui ont été pris dans le cadre des conclusions du sommet de l'OTAN à Varsovie en juillet dernier. Mais nous ne serons pas nation-cadre, car nous estimons que nous faisons déjà beaucoup de choses par ailleurs. Notre présence viendra en appoint, mais elle sera visible et significative dès le printemps prochain. Nous serons aux côtés de nos alliés britanniques. Le Royaume-Uni sera nation-cadre pour l'Estonie et l'Allemagne le sera pour la Lituanie en 2018. Il reste des sujets à régler, notamment en ce qui concerne le commandement des bataillons en temps de paix et en temps de guerre. Ce sont des sujets de discussion sur lesquels nous maintenons nos positions, mais je pense que nous aboutirons à un accord à ce sujet avec nos alliés.

La présence avancée adaptée est l'extension du concept de présence avancée vers le sud, en Bulgarie et en Roumanie. La France y participera par le biais d'escales de navires français plus nombreuses en mer Noire en 2017. Notre proposition convient parfaitement aux autorités roumaines, que j'ai rencontrées dernièrement. C'est un signe de solidarité qui n'est pas excessif, mais qui donne un sens politique à notre présence.

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