Monsieur le ministre, sur la carte de la Libye que vous nous avez montrée apparaît clairement un déploiement italien à Misrata. Pourtant, on nous a expliqué que nous ne pouvions pas, dans le cadre de l'opération Sophia, pénétrer dans les eaux territoriales libyennes pour y intercepter les bateaux des passeurs. Dès lors, comment comprendre que les Italiens puissent, eux, être présents sur le sol libyen ? La situation a-t-elle suffisamment évolué pour que l'on puisse espérer avoir les moyens de maîtriser ce trafic inacceptable qui est à l'origine des nombreuses morts dont la presse se fait l'écho ?
Ensuite, pourriez-vous nous indiquer si la MINUSMA, dont je rappelle qu'elle est censée faire respecter l'ordre public, est effectivement opérationnelle et si elle se déploie notamment dans le Nord, c'est-à-dire dans les zones les plus difficiles ? Pouvez-vous faire le point sur le déploiement de cette force et sur les relations qui pourraient ou devraient exister entre celle-ci et Barkhane ?
Je conclurai par une observation. Un des éléments du rapport sur les OPEX que la Cour des comptes s'est crue obligée de produire me paraît déplacé – et, sur ce point, nous avons sans doute la même appréciation. Je veux parler de la nécessité, selon la Cour, de faire figurer dans le budget de la défense la totalité des dépenses afférentes aux OPEX. Tout d'abord, c'est impensable. Ensuite, je soutiens votre position à ce sujet : il convient de fixer une somme, le reste relevant de l'interministériel, car il n'y a aucune raison que le budget de la défense paie.