Intervention de Jean-Yves le Drian

Réunion du 16 novembre 2016 à 16h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Yves le Drian, ministre de la Défense :

Bien sûr.

S'agissant des OPEX, je suis ravi que nous soyons d'accord, Monsieur Fromion. Évidemment, dans son rapport, la Cour des comptes suit une logique, la même, du reste, que certains parlementaires qui estiment que la dotation des OPEX est insuffisante. Mais si nous suivions leurs conseils, ce sont, au bout du compte, les crédits consacrés aux équipements qui en pâtiraient. S'achève actuellement la négociation sur la fin de gestion, qui est toujours un moment très sportif ; les clignotants sont passés de l'orange au vert. Or, si l'on suivait la Cour des comptes, nous n'aurions pas obtenu les 830 millions de compléments OPEX.

Monsieur Folliot, je vais examiner la question du différentiel d'indemnisation, mais j'ai senti le moral des troupes s'améliorer dès lors que des unités ont été renforcées. Par ailleurs, je rappelle que j'ai créé l'indemnité d'absence cumulée (IAC), qui augmente en fonction du nombre de jours d'absence : cette indemnité est versée à partir de 150 jours, et elle augmente à partir de 200 jours, puis à partir de 250 jours. Cela peut représenter plusieurs milliers d'euros par an pour les intéressés. En outre, le Parlement a voté la défiscalisation de certaines indemnités.

Monsieur Audibert-Troin, je vais vous laisser le document sur lequel sont consignés les chiffres que vous m'avez demandés. En ce qui concerne le nombre des effectifs globaux à la fin de l'année, je vous les communiquerai volontiers ultérieurement, mais je les ai mentionnés lors du débat budgétaire.

En ce qui concerne le Brexit, les accords de Lancaster House ne sont en aucun cas remis en cause. Par ailleurs, je constate que, dans les débats entre ministres de la Défense de l'Union européenne, le Royaume-Uni adopte une attitude plus coopérative, estimant, dès lors qu'elle va se retirer de l'Union, qu'elle n'est pas en mesure d'entraver le processus. Quoi qu'il en soit, cette relation restera singulière : elle est marquée par le bilatéralisme, et elle est positive. Pour être franc, je souhaiterais que le Royaume-Uni soit davantage présent dans un certain nombre d'opérations. À cet égard, il est opportun qu'il ait annoncé, la semaine dernière, son intention de renforcer sa présence au Nigeria. Il était temps ! Mais il est vrai que j'ai constaté, au cours des derniers mois, une certaine fatigue des forces armées britanniques, liée à la sortie d'Afghanistan et d'Irak, qui a beaucoup joué dans les décisions qu'a prises – ou que n'a pas prises – le Premier ministre britannique concernant la Syrie. En tout cas, la volonté britannique est claire.

Mais l'événement le plus frappant, au cours des derniers jours, c'est le renforcement de la coopération franco-allemande. Avec mon homologue allemande, nous nous adressons, l'une et l'autre, à nos amis respectifs, selon les affinités historiques et géographiques de nos pays, pour solliciter leur soutien. Si, en septembre, nous n'avions pas rédigé ce document commun que nous avons soumis à Mme Mogherini, puis aux Italiens, aux Espagnols et aux Tchèques, nous n'aurions pas obtenu ce résultat. Maintenant, il va falloir le mettre en oeuvre, mais les principes politiques ont été validés et des décisions ont été prises, dont je pourrais d'ailleurs vous communiquer la liste. En tout cas, cela commence à devenir intéressant.

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