M. Le président, ex-ministre de l'économie et des Finances, tous les députés de la Commission ne sont pas à votre niveau de maîtrise des concepts économiques. Je vais donc vous poser des questions sur trois points sur lesquels j'aimerai avoir votre éclairage.
Le début de votre propos portait sur le différentiel et le poids de l'épargne en France et en Allemagne. Nous sommes habitués à entendre que le taux d'épargne, malgré les difficultés économiques que nous connaissons, est élevé en France. Pouvez-vous nous préciser par rapport à la population, ou à la richesse produite par les deux pays du couple franco-allemand, quel est le poids respectif du taux d'épargne ? Vous avez en effet indiqué que si nous assistions à une inversion de l'évolution des taux, d'un taux négatif vers un taux positif, cela serait une catastrophe en Allemagne.
Deuxièmement, pourriez-vous nous expliquer pourquoi emprunter pour financer ces errements du passé ne provoquerait pas une hausse des taux d'intérêt ? La mécanique économique ne serait-elle pas elle-même de nature à faire remonter rapidement, et de façon substantielle, les taux ?
Troisièmement, lorsque vous présentez ce fonds, sa particularité majeure serait l'autonomie de sa gouvernance. Or il aurait vocation à toucher des points perçus par la population comme des éléments de souveraineté de nos Etats-nations européens : vous avez évoqué les garde-côtes, les garde-frontières, éventuellement les porte-avions ou la cyber-sécurité. Expliquez-nous ce qui change fondamentalement la donne par rapport à l'époque de la CED ?
La France se considère comme le protecteur de l'Europe sur au moins deux terrains : premièrement la dissuasion, qu'elle partage avec les Britanniques, et deuxièmement la sécurité du continent européen à travers nos interventions, notamment de lutte contre le terrorisme en Afrique.