Intervention de Pierre Claver Mbonimpa

Réunion du 16 novembre 2016 à 9h45
Commission des affaires étrangères

Pierre Claver Mbonimpa, président de l'association pour la protection des droits humains et des personnes détenues, APRODH :

Nous avons demandé à la communauté internationale, en particulier à l'Union européenne, de prendre des sanctions pour contraindre M. Nkurunziza à renoncer à son troisième mandat ou à changer de système de gouvernance. J'ai connu M. Nkurunziza enfant, nous venons de la même commune, de la même colline ; je l'ai même conseillé.

Aujourd'hui, nous sommes conscients que les sanctions affectent la population. Mais 90 % de celle-ci vit de l'agriculture. Un agriculteur ne peut pas mourir de faim, il va cultiver, produire et vivre.

Seulement 3 % de la population profite des avoirs de l'État. Les sanctions sont une solution parmi d'autres. Nous en avons fait l'expérience par le passé. Le président Buyoya, lui non plus, ne voulait pas négocier mais la communauté internationale a imposé des sanctions allant jusqu'à l'embargo. C'est l'embargo qui l'a poussé à accepter les négociations car l'argent manquait pour payer les fonctionnaires et l'armée.

Nous avons demandé que la communauté internationale nous aide à rapatrier les militaires burundais qui se trouvent dans d'autres pays pour des opérations de maintien de la paix. Cette mesure serait également de nature à contraindre M. Nkurunziza à changer.

Nous sommes favorables aux sanctions. Si elles s'appliquaient, le pouvoir, qui se refuse à entendre, ne serait plus en mesure de payer les fonctionnaires, ni les militaires. Ce serait une solution pacifique. Nous souhaitons une solution qui apporte la sécurité à la population.

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