Nous sommes victimes des conflits entre les puissances étrangères. La Chine a noué des liens avec le Burundi, mais on ne voit pas beaucoup la main de cette dernière. Lorsque la Russie prend une décision, la Chine est à ses côtés. La Chine n'est pas présente sur le plan politique mais elle joue un rôle sur le plan économique car elle a des intérêts à défendre au Burundi.
Lors des élections de 2010, les partis politiques qui se sont retirés ont commis une erreur monumentale. Je l'ai dénoncée à l'époque. Il fallait assumer. Ils l'ont fait jusqu'en 2015, jusqu'à la fin du deuxième mandat et les élections qu'ils ont boycottées – j'étais aussi opposé à ces élections.
Le recensement ethnique me fait peur. Le pouvoir actuel cherche dans ses déclarations à convaincre la population d'un problème ethnique. Alors que l'armée est dans une phase de recrutement, les Tutsis refusent d'y entrer par crainte d'être tués.
Le recensement peut déclencher une guerre civile, pas seulement entre Hutus et Tutsis mais aussi en réunissant Hutus et Tutsis contre une partie des Hutus. Ce sera alors très grave.