Intervention de Edith Gueugneau

Réunion du 23 novembre 2016 à 9h30
Commission des affaires sociales

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaEdith Gueugneau :

L'examen de cette proposition de loi à laquelle je me suis associée intervient dans un contexte particulier. Pour beaucoup d'entre nous, le droit à l'interruption volontaire de grossesse, chèrement acquis, fait écho à celui des femmes et des jeunes filles à disposer de leur propre corps. Or, en 2016, ce droit est questionné par les plus réactionnaires, quand il n'est pas purement et simplement remis en cause.

Lorsque les conservateurs espagnols de Mariano Rajoy ont voulu restreindre ce droit en 2014, on croyait que la tentative était isolée. Or ils ont fait des émules. À chaque fois, le pire est évité grâce à une grande mobilisation populaire, comme le mouvement des femmes en noir en Pologne. L'élection de Donald Trump aux États-Unis est loin d'être le signe le plus encourageant qui puisse être donné pour la préservation de ce droit. Et voilà qu'en France, à l'occasion des élections primaires de la droite, le résultat des votes témoigne d'un renoncement à aller de l'avant, voire d'une volonté de reculer.

Je tiens à dénoncer vigoureusement ce conservatisme qui se permet de rayer le combat féministe, celui de beaucoup d'entre nous. De même, ce mouvement réactionnaire nie la réalité : l'avortement n'est pas un plaisir ; il sauve souvent la vie de jeunes filles qui sont dans la détresse et qu'il convient de toujours mieux informer et accompagner.

À ce titre, je tiens à saluer l'engagement du Gouvernement qui, depuis 2012, mène une action résolue pour renforcer l'accès à l'IVG : remboursement à 100 % par l'assurance maladie ; possibilité pour les sages-femmes d'effectuer des IVG médicamenteuses ; élaboration d'un plan d'accès à l'avortement dans chaque région afin de permettre une meilleure prise en charge des femmes sur l'ensemble du territoire.

Les premières évaluations de l'impact de ces mesures montrent la cohérence de l'ensemble du dispositif et l'urgence qu'il y avait à le mettre en place. La proposition d'étendre le délit d'entrave vient utilement rappeler nos valeurs et leur importance dans notre société. À la lecture de certains amendements, je constate qu'il faut toujours rester sur nos gardes et poursuivre la résistance. La liberté de chacune en vaut largement la peine.

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