Pourquoi tout cela avance-t-il si lentement ? Je ne dirai pas que votre action et celle de la communauté internationale ne vont pas dans le bon sens, mais cela avance à un rythme qui n'est pas à la hauteur des enjeux.
Comme je l'ai indiqué à Mme Laurence Tubiana lors de la précédente audition organisée par la commission du développement durable et de l'aménagement du territoire, j'ai participé à une dizaine de COP ; chaque fois, les communiqués sont triomphants mais, de COP en COP, les écarts entre les émissions des pays et ce qu'il faudrait faire s'aggravent. Pour atteindre la marge des trois degrés, il va falloir déployer des efforts plus importants. Or les alternances politiques se font dans le meilleur des cas vers des engagements mous et, au pire, vers des climato-sceptiques comme en Australie, au Canada, en Pologne et, à présent, aux États-Unis. On se demande bien, dès lors, comment nous pourrons nous en sortir.
Je débattais ce matin avec des organisations environnementales dans un grand média. Ces organisations sont encore plus critiques que moi et considèrent que rien ne marche. Sur tous les sujets, le nucléaire, les énergies renouvelables, les économies d'énergie, les travaux d'isolation, on est très loin de ce qu'il faudrait. Il n'y a qu'à voir les primaires de la droite et du centre : sur trois débats, la question du climat a été posée à la toute fin du dernier et si rapidement que plus de la moitié des candidats n'ont pas répondu. Comment s'explique ce peu d'intérêt des médias et de la plupart des leaders politiques ? Comment mettre en place une nouvelle mise sous tension de la société ? Quel serait le meilleur mode de régulation ? Nous comptons beaucoup sur l'Europe : quelle est l'initiative européenne que nous devons tous prendre ?