Intervention de Jean-Marc Todeschini

Séance en hémicycle du 29 novembre 2016 à 9h30
Questions orales sans débat — Désertification médicale dans les territoires ruraux

Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’état chargé des anciens combattants et de la mémoire :

Madame la député, vous m’interrogez sur les difficultés rencontrées dans les territoires ruraux pour attirer de nouveaux médecins, à l’heure où de nombreux praticiens partent à la retraite.

En tout premier lieu, je rappelle que, contrairement à une idée bien ancrée, les futurs médecins ne sont pas réfractaires à l’exercice en milieu rural, bien au contraire, puisque 75 % des étudiants en médecine générale déclarent souhaiter exercer en territoire rural ou semi-rural. Le problème n’est donc pas de leur donner envie de s’installer dans nos campagnes mais de lever les appréhensions qu’ils pourraient avoir concernant l’exercice libéral.

Ainsi, dès 2012, Marisol Touraine a créé le contrat de praticien territorial de médecine générale. Ce contrat proposé en échange d’une installation dans un territoire désigné par l’agence régionale de santé – ARS – sécurise leur installation par deux actions : d’une part, en assurant un revenu minimum, en particulier lors des premiers mois de l’exercice libéral, qui peuvent être financièrement difficiles, d’autre part en accompagnant les femmes pendant leur congé maternité, avec une aide complémentaire aux prises en charges sociales déjà existantes – car il n’aura échappé à personne que la grande majorité de nos nouveaux médecins sont des femmes.

Ainsi, dans votre département de Saône-et-Loire, treize contrats de praticien territorial de médecine générale ont été signés depuis 2012. Mais le pacte territoire santé ne s’arrête pas là : il favorise également le développement des maisons de santé pluriprofessionnelles – on en compte aujourd’hui vingt-six dans votre département.

Vous me dites qu’il est parfois difficile de recruter des médecins au sein de ces maisons de santé, ce qui met en difficulté les collectivités locales qui participent à leur financement. Je souhaite insister sur un point essentiel : une maison de santé, ce n’est pas seulement un bâtiment dans lequel travaillent des professionnels de santé, c’est d’abord une équipe de professionnels de santé guidés par un projet de santé qu’ils ont écrit ensemble et décidant de concrétiser leur travail coordonné en travaillant dans un même lieu.

Je souhaite également appeler votre attention sur l’amendement que le Gouvernement a déposé lors de l’examen du PLFSS pour 2017, visant à constituer des équipes de médecins libéraux remplaçants auprès des ARS. Ces équipes soutiendront les médecins libéraux installés en zone sous-dense. Il s’agit d’une attente forte, exprimée par les jeunes professionnels eux-mêmes.

Pour permettre la réussite de ces projets au service de nos concitoyens, l’agence régionale de santé est la première interlocutrice des élus et des collectivités territoriales, en soutien à l’émergence de projets collectifs de professionnels de santé.

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