Madame la secrétaire d’État chargée du numérique, alors que La Poste a dégagé un excédent de 635 millions d’euros en 2015, je voudrais vous interroger sur l’avenir du service public postal.
Comme dans plusieurs villes du pays, dans ma circonscription, à Tours, nous avons appris du jour au lendemain, dans la presse locale, que La Poste allait fermer quatre agences postales dans les prochaines semaines et que trois autres étaient menacées. Devant la mobilisation des habitants, La Poste a daigné organiser des réunions d’information dans chacun des quartiers concernés, mais tout en précisant que la fermeture des agences était irréversible. Étrange façon d’organiser la concertation !
Bien sûr, les représentants de La Poste que je rencontre ne parlent pas de fermetures, mais de transformations en relais postaux. Cependant, lors des réunions publiques, les habitants soulèvent des problèmes simples que La Poste n’a pas toujours anticipés. En transférant par exemple un bureau de poste dans un bar-tabac, comment garantir l’accès des personnes handicapées ? Peut-on envoyer ses enfants et petits-enfants dans un bar-tabac ? Que faire quand le buraliste est parti en vacances ? Quid des retraits par procuration ? Et que penser de la disparition de certains distributeurs automatiques de billets, au mépris du bon sens ?
Madame la secrétaire d’État, les Français sont attachés à la poste comme à leurs services publics. Dans un village comme en centre-ville, un bureau de poste est comme une mairie ou une école : c’est un patrimoine qui appartient à tous les Français, un patrimoine commun qui s’appelle tout simplement la République.
Si nous comprenons la nécessité pour La Poste de s’adapter aux évolutions liées à internet, au numérique et à un marché désormais concurrentiel depuis que le gouvernement de François Fillon a modifié le statut de l’entreprise en 2010, nous ne pouvons accepter que cette modernisation se fasse au détriment des usagers, en particulier des plus fragiles, transformés en clients et en consommateurs.
Aussi, madame la secrétaire d’État, ne pourrait-on pas inscrire dans le contrat de présence postale l’obligation d’une concertation préalable avec les municipalités et les habitants concernés avant toute opération de transformation d’un bureau de poste, comme c’est le cas aujourd’hui dans les zones rurales ? Dans l’attente de cette décision, le Gouvernement pourrait-il demander à La Poste de suspendre son offensive de réduction par deux des bureaux de poste dans les villes ?