Intervention de Philippe Delleur

Réunion du 10 novembre 2016 à 14h15
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Philippe Delleur, vice-président d'Alstom, chargé des affaires publiques :

La livraison des cinquante locomotives commence en ce moment, et elle se fera de façon fractionnée. Je n'ai pas les détails en tête, mais j'imagine qu'elle sera étalée sur deux ou trois ans.

Dans ce contexte, à la fois particulièrement complexe et très concurrentiel, notre présence au Kazakhstan a constitué l'un des éléments qui nous a permis de l'emporter. Notre unité sur place livre depuis un certain temps déjà des locomotives aux chemins de fer kazakhs, ce qui nous a conduits à installer une ligne d'assemblage de locomotives de fret à Astana. Le fait de livrer en grande série au Kazakhstan nous a donné la possibilité de proposer un prix concurrentiel à l'Azerbaïdjan. Si nous n'avions dû livrer que cinquante locomotives dans la région, nous n'aurions certainement pas pu proposer le prix qui a été le nôtre, et qui nous a permis d'emporter ce marché.

Il reste qu'environ la moitié de la valeur du matériel fournit par ce contrat de 288 millions d'euros provient d'unités de production d'Alstom situées sur le territoire français. Les bogies proviennent du Creusot ; les moteurs, du site d'Ornans ; les transformateurs de puissance, du Petit-Quevilly ; les blocs électriques, de Tarbes ; des équipements électriques, de Villeurbanne, et le fameux site de Belfort, particulièrement impliqué dans ce contrat, assure la gestion du projet, le développement du produit, la plateforme logistique, et également l'assemblage des dix locomotives pour train de passagers. Les autres locomotives sont assemblées au Kazakhstan où sont également produits quelques bogies et transformateurs – mais ils proviennent pour la plupart de France. Six de nos sites en France, soit la moitié de nos implantations sur le territoire national, sont impliqués dans ce contrat pour un total de 500 000 heures de travail.

Le fait que quasiment 50 % de la valeur du contrat proviennent d'équipements fabriqués en France rendait ce dernier éligible à la garantie de la Coface, qui couvre, selon les règles habituelles, 85 % du contrat. Il s'agissait d'un montage complexe car il nous fallait expliquer l'économie spécifique du projet, l'implication des usines françaises, et le rôle de notre joint-venture au Kazakhstan, tout en intégrant les modifications demandées par les chemins de fer azéris. Cela justifie que les dernières décisions de la Coface ne soient intervenues qu'au mois de septembre dernier. Finalement, nous n'avons touché un premier acompte qu'en avril, et le premier tirage sur le crédit date seulement du 30 septembre.

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