Intervention de Philippe Delleur

Réunion du 10 novembre 2016 à 14h15
Mission d'information sur les relations politiques et économiques entre la france et l'azerbaïdjan au regard des objectifs français de développement de la paix et de la démocratie au sud caucase

Philippe Delleur, vice-président d'Alstom, chargé des affaires publiques :

Les ministres sont évidemment partie prenante, mais ce genre de décision est centralisé. Le contrat des chemins de fer a d'ailleurs finalement été signé lors de la visite du Président de la République française.

Pour conclure ma présentation, j'en viens aux opportunités qui se présentent pour le groupe en Azerbaïdjan. Sous réserve de sa situation financière, et au-delà, des à-coups conjoncturels, le potentiel du pays est grand. En termes d'intérêt ferroviaire, il se situe de façon stratégique au croisement de deux axes majeurs qui reprennent de l'importance : l'axe Est-Ouest de la nouvelle route de la Soie, entre la mer Caspienne et la mer Noire, et l'axe Nord-Sud, de la Russie vers l'Iran. Fort de notre présence auprès des chemins de fer azéris, nous discutons de différents projets qui en restent aujourd'hui à ce stade.

S'agissant de l'axe Nord-Sud, les présidents d'Iran, de Russie, et d'Azerbaïdjan ont signé en septembre dernier un accord sur la réouverture et la remise en état d'une ligne existante. Le gouvernement azéri s'est engagé à financer 150 kilomètres de cette ligne en Iran. La Banque asiatique de développement a fait savoir son intérêt pour le projet. Nous le suivons de très près car il peut comporter pour nous des opportunités diverses : électrification, signalisation, fourniture éventuelle de locomotives additionnelles par rapport au contrat actuel…

S'agissant de l'axe Est-Ouest, il existe un projet de ligne Bakou-Tbilissi-Kars, reliant l'Azerbaïdjan, la Géorgie et la Turquie – Kars se trouve en Turquie près de la frontière avec l'Arménie. Ce projet commence à prendre forme avec un financement turc. Les trois gouvernements manifestent leur souhait que le trafic routier par camion se reporte sur le rail, ce qui justifie l'harmonisation de la ligne et l'achat de matériels supplémentaires.

Nous discutons enfin, en ce moment, de la signature d'un contrat de maintenance des locomotives que nous avons vendues à l'Azerbaïdjan. Il pourrait être signé pour vingt-cinq ans, ce qui nous conduirait à ouvrir une petite implantation industrielle à Bakou.

Les règles que nous nous imposons nous évitent de rencontrer des difficultés lorsque nous faisons des affaires en Azerbaïdjan. Aujourd'hui, nos clients savent très bien comment nous travaillons. Nous n'avons pas eu de problème particulier pour signer des contrats. Si l'on met à part l'évolution récente de la situation financière du pays, nous constatons globalement que les conditions dans lesquelles se font les affaires en Azerbaïdjan se sont plutôt améliorées. Nous souhaitons nous inscrire dans cette tendance plutôt favorable qui se retrouve dans tous les pays de la région – nous entendons travailler avec tous, indépendamment des problèmes qu'ils peuvent avoir entre eux. Cependant, ces pays, comme l'Arménie ou la Géorgie, dans lesquels nous étions présents lorsque nous étions spécialistes de l'énergie, n'ont, pour l'instant, pas offert de perspective particulière dans le domaine ferroviaire.

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