Toutes les exploitations agricoles, notamment les exploitations familiales, doivent être soutenues et encouragées. Les agriculteurs n’en peuvent plus. Leur travail n’est pas justement rémunéré. Trop c’est trop ! Ils doivent faire face à des prix trop bas, dans toutes les filières, à des charges trop lourdes, à des négociations tendues et déséquilibrées avec la grande distribution, à des retards inacceptables des aides européennes, qu’il s’agisse des dossiers PAC 2015, des avances de trésorerie 2016 ou des demandes d’aides pour les mesures agro-environnementales et climatiques. Ils sont aussi confrontés aux conséquences de l’embargo russe, à des normes et à des contraintes handicapantes. Ils sont légitimement inquiets quant aux conséquences des traités de libre-échange, notamment du CETA – Comprehensive Economic and Trade Agreement – entre le Canada et l’Union européenne, pour l’élevage bovin et porcin. Enfin, ils doivent faire face aux suspicions concernant le bien-être animal, qui retentissent sur la consommation de viande.
Mais les agriculteurs ressentent aussi un sentiment d’abandon : abandon par des médias trop parisiens, qui répercutent insuffisamment leurs difficultés et leurs efforts en matière d’innovation et d’adaptation, notamment dans le domaine environnemental ; abandon par le Gouvernement, plus préoccupé par les échéances électorales que par la situation de l’agriculture française, qui possède pourtant un vrai potentiel.