Monsieur le président, chers collègues, je vais peut-être faire résonner à l’Assemblée une sonorité un peu différente.
« Je ne fais point fléchir les mots auxquels je crois ;
Raison, progrès, honneur, loyauté, devoirs, droits.
On ne va point au vrai par une route oblique.
Sois juste ; c’est ainsi qu’on sert la république ; »
Voilà ce que proclamait Victor Hugo en 1872, au lendemain de la Commune.
Le groupe socialiste, écologiste et républicain a souhaité convoquer aujourd’hui l’histoire devant le Parlement : cent quarante-cinq ans après la fin de la Semaine sanglante, cette résolution entend réhabiliter les victimes de la répression de la Commune de Paris. Il faut croire, chers collègues, que les lois d’amnistie de 1879 et 1880 n’ont pas suffi. Dans de nombreuses villes, les conseils municipaux font le choix d’honorer des figures de la Commune, comme Louise Michel, quand il ne s’agit pas, à Paris, de rebaptiser une station de métro « Commune de Paris 1871 ». On pourrait donc croire qu’il n’existe pas de nécessité d’une nouvelle forme de réhabilitation.
La résolution du groupe socialiste intervient à cinq mois de l’élection présidentielle de 2017, alors que la majorité, fragmentée à l’Assemblée, se déchire à sa tête pour savoir qui, du Président de la République ou du Premier ministre, la représentera.