Vendéen, homme de l’Ouest, je sais, y compris par la tradition orale de ma propre famille, ce que furent les persécutions des simples gens qui refusaient le centralisme jacobin, la levée en masse pour la conscription militaire et l’interdiction de leurs convictions religieuses. Le 26 juillet 1793, à la Convention nationale, Barère réclame la destruction et l’extermination de la Vendée. Savez-vous, chers collègues, que c’est une loi, datée du 1er août 1793, votée par la Convention nationale, qui prescrit l’extermination des hommes, la déportation des femmes et des enfants et la destruction du territoire de la Vendée ? Savez-vous qu’une deuxième loi, datée du 1er octobre 1794, vient renforcer l’horreur indicible ? Le massacre des Lucs-sur-Boulogne, qui fait 564 morts, enfermés dans une église incendiée, en est le tragique symbole. Parmi les victimes, on dénombre 110 enfants de moins de sept ans ; la plus jeune, Louise Minaud, n’a que quinze jours. Savez-vous que ce même pouvoir de la Terreur ordonne la mise en oeuvre des noyades collectives dans la Loire, rebaptisée « grande baignoire nationale » ? Des mariages, dits « républicains », imaginés par Jean-Baptiste Carrier, consistent à enchaîner un homme et une femme nus puis à les noyer ; selon Reynald Secher, 4 800 personnes en sont victimes à l’automne 1793.