Il ne s’agit pas non plus d’une loi mémorielle. J’ai écouté avec beaucoup d’attention l’intervention de M. Piron, qui était, celle-là, étayée, mais je ne suis pas d’accord avec lui : il ne s’agit pas de réécrire l’histoire. L’histoire est déjà écrite et tous les historiens de la Commune de Paris s’accordent sur les causes du soulèvement : la défaite, la résignation, la renonciation, la volonté de défendre avant tout la nation – une nation solidaire – et de mettre en avant la République. Tous les historiens s’accordent aussi à considérer qu’il y eut, dans la Commune, une brutalité extrême, provoquée par la fracture politique et sociale, et que la répression contre les communards fut d’une extraordinaire cruauté.
Si nous devons aujourd’hui rendre justice aux victimes de la répression, ce n’est pas pour réécrire l’histoire ou la justifier, c’est parce que les communards furent des éclaireurs. S’ils ont été fauchés par la mitraille de Thiers et des Versaillais, c’est parce qu’ils ont voulu défendre jusqu’à la mort des principes qui font aujourd’hui partie de notre identité républicaine.