Intervention de Alain Suguenot

Réunion du 23 novembre 2016 à 11h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Suguenot :

Au nom du groupe Les Républicains, je note votre optimisme au sujet du plan de performance, et ses raisons.

J'aimerais revenir, moi aussi, sur la recapitalisation. Vous nous avez bien fait comprendre que l'entrée des Chinois était stratégique étant donné l'évolution du marché, comme celle des Japonais. Quant aux Kazakhs, on sait que c'est l'accès aux gisements d'uranium qui est en jeu. Ma collègue vient de le souligner, il n'était certainement pas évident de faire asseoir tout ce beau monde autour de la table. Vous dites que l'on est en bonne voie, mais pourriez-vous détailler le calendrier de cette entrée de capitaux ? Des offres fermes pourraient-elles être formulées ?

Des concessions ont certainement dû être faites en matière de gouvernance : je n'imagine pas que les nouveaux intervenants ne demandent pas à bénéficier, au sein de l'entreprise, d'une représentation proportionnée à leur investissement. Les pouvoirs publics étaient farouchement opposés à leur entrée au conseil d'administration ; où en est-on ? Un compromis a-t-il été trouvé lors des négociations ?

On nous dit que l'État planche sur le rachat des parts des actionnaires minoritaires actuels, qui représentent 13 % du capital. Qu'en est-il ? L'État est évidemment un partenaire important, ne serait-ce que pour des raisons de sécurité. Cette opération conduira-t-elle, comme on peut l'entendre, à un retrait de la Bourse, où Areva est entré il y a cinq ans seulement ?

En ce qui concerne le Creusot, vous avez bien fait de parler d'événements graves ; on évoque même la falsification de certains dossiers. Dans le cadre de la refondation du nucléaire français – qui a pour but d'éviter à court terme à Areva des désagréments plus importants, malgré le plan de performance – EDF, désigné chef de file unique de la filière, a signé le 15 novembre une offre engageante en vue de reprendre les actifs de la division réacteurs d'Areva, dont la forge du Creusot. Jean-Bernard Lévy, président d'EDF, a notamment évoqué des difficultés techniques et la qualité des fabrications des acteurs français, mentionnant en particulier Le Creusot. « Si ces problèmes s'avèrent insurmontables », a-t-il précisé, « l'acquisition ne se fera pas ». Où en est-on ? Y a-t-il lieu de s'inquiéter ? Existe-t-il un lien entre ces difficultés et la ségrégation de carbone dont vous nous avez également parlé et qui pose problème à l'ASN ?

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