Intervention de Jean-Luc Laurent

Réunion du 23 novembre 2016 à 11h00
Commission des affaires économiques

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Luc Laurent :

Après vous avoir entendu, Monsieur le président, j'ai envie de dire avec un petit sourire : ça va mieux. Il y a quelques bonnes raisons à cela. Je salue notamment le contrat signé par Areva NP pour la fourniture d'équipements à la centrale américaine de Palo Verde. Aucune information chiffrée n'a pour l'instant été communiquée. Pourriez-vous nous donner des précisions sur l'activité que ce contrat va engendrer pour votre entreprise ?

Ensuite, j'aimerais vous interroger sur l'entrée de CNNC, de MHI et de Kazatomprom au capital d'Areva, à hauteur, semble-t-il, de 1,1 milliard d'euros, soit 4 % du capital pour chacune de ces entreprises. Compte tenu des difficultés rencontrées par Areva, il était urgent de trouver des investisseurs, d'autant que le prêt relais consenti par un groupement de banques arrive à échéance à la fin du mois de janvier 2017. Néanmoins, au vu des concessions réalisées en matière de gouvernance, il semble que le rapport de forces ait clairement joué en faveur des Chinois, des Japonais et des Kazakhs, situation que je déplore.

Si l'entrée de sociétés étrangères au capital d'Areva n'est pas une nouveauté, la possibilité donnée aux entreprises que j'ai citées de proposer des « administrateurs indépendants » m'inquiète, surtout s'agissant de CNNC, entreprise détenue à 100 % par l'État chinois, qui n'est pas connu pour être un mécène, comme chacun sait. D'une part, cela va conduire à une profonde asymétrie d'informations : le Gouvernement chinois aura toute latitude pour connaître la stratégie d'Areva tandis que le Gouvernement français ne disposera d'aucune visibilité sur celle de la Chine. D'autre part, on peut craindre qu'en offrant aux Chinois un accès à des informations sensibles d'Areva, vous ne leur donniez les moyens de nous doubler. La Chine est en effet le principal concurrent de la France sur le marché du nucléaire et constitue un investisseur actif sur le continent africain. Elle a ainsi fait du pied au Gouvernement nigérien pour récupérer le projet de la mine d'uranium d'Imouraren alors qu'Areva en retarde l'ouverture en raison de la faiblesse du cours de ce minerai.

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