Nous avons en effet une marine capable d'intervenir en haute et en basse intensité : vous avez rappelé qu'elle était crédible sur le plan international et que son format était « juste suffisant », mais l'adverbe « juste » nous inquiète un peu…
Le rapport thématique que la Cour des comptes a consacré au bilan à mi-parcours de la LPM a souligné que le dimensionnement de la flotte ne permettait pas à la marine de respecter en permanence son contrat opérationnel conventionnel.
Celui-ci prévoit notamment le déploiement du groupe aéronaval, avec son groupe aérien complet, les frégates d'escorte, les sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) et une capacité de réaction autonome pour engager des opérations d'évacuation de ressortissants.
Les indicateurs de performance montrent qu'en 2010 et 2011, ces objectifs n'ont pu être atteints. Cela s'explique par l'absence d'un second porte-avions – à cet égard, les Russes, du fait de la location très chère de leurs bases à terre, veulent en accroître le nombre pour les porter rapidement à cinq –, mais aussi par un décalage des livraisons de FREMM ainsi que par la faible disponibilité des SNA.
Comment expliquer cette faible disponibilité ? La marine rencontre-t-elle des difficultés avec l'industriel sur place, à Toulon ?
Dans la phase de réflexion qui s'ouvre sur le Livre blanc et la LPM, pourrons-nous, sans effort budgétaire significatif, conserver notre marine, qui a une vocation internationale et joue un rôle important pour nos forces de souveraineté ?