Cette intégration du Monténégro peut paraître assez accessoire au regard du projet d'intégration de l'Ukraine et de la Géorgie. Mais elle est symptomatique de cette politique qui semble assez aveugle puisque, d'un côté, elle entretient des tensions pour un bénéfice assez modeste, au regard de la force militaire que constitue le Monténégro. De l'autre, la réalité est que l'OTAN crispe cette région, notamment la Serbie.
L'alignement systématique de la diplomatie française sur la diplomatie anti-russe de la Pologne, de la Roumanie ou des pays Baltes est paradoxal. Il ne rapporte aucun contrat, et par ailleurs, incite la Russie à riposter avec un vaste arsenal à Kaliningrad. A ce titre, on peut regretter que la France ait perdu ce rôle très positif, celui de l'équilibre et de l'apaisement au regard du choix qui est fait aujourd'hui.
La situation intérieure du Monténégro devrait nous interpeller. Ce n'est pas un véritable État de droit ou un véritable État démocratique. C'est, par exemple, une plaque tournante de la contrebande de cigarettes. Plusieurs millions de tonnes ont transité par les ports libyens contrôlés par l'EI. Cela me paraît donc une mauvaise idée que de vouloir intégrer ce pays à l'OTAN.