Les RTC ont touché les P 400 et les bâtiments de transport légers, ce qui rend difficile la situation outre-mer où ils sont déployés.
Nous avons eu jusqu'ici deux accidents de Rafale lors d'opérations dans la marine. Le premier a été analysé et des mesures correctives ont été prises. Le dernier s'est produit au cours d'un entraînement de combat. Ces accidents sont regrettables. Nous faisons bien sûr tout pour les éviter et pour en tirer, à chaque fois, toutes les conséquences. Outre l'enquête judiciaire, le bureau enquêtes accidents et une commission d'enquête de la marine sont actuellement à l'oeuvre pour savoir ce qui s'est exactement passé dans le dernier cas. Mais un entraînement de combat est toujours dangereux si l'on veut qu'il soit conduit de façon réaliste, condition de notre crédibilité. On essaie bien sûr de réduire les risques au maximum, mais pour des pilotes, se poser par nuit noire sur un porte-avions avec une mer agitée en comporte toujours, ce qui est d'ailleurs spécifique au métier militaire.
Monsieur Vitel, nous avons effectivement à la mer environ un bateau de surveillance par territoire métropolitain ! Or une frégate couvre aujourd'hui l'équivalent d'un département français : on est donc loin de couvrir en permanence toute la superficie de la ZEE. Je ne le demanderai pas d'ailleurs ! Notre format est, là encore, juste suffisant.
Le prototype de L'Adroit a fait l'objet d'un contrat entre la marine et DCNS dans le but de le tester, en grandeur réelle et pour la première fois, avant qu'il puisse entrer en service. Il s'agit aussi de crédibiliser ce bâtiment à l'export. À cet égard, si l'export naval se porte bien – ce qui est bon pour nos emplois, nos industries et le maintien de nos compétences –, il repose sur trois conditions : que le bâtiment soit bon, qu'on offre à l'acheteur un service de MCO et que l'équipement ait été mis en service ou validé par la marine nationale. En outre, cette opération nous permet de disposer d'un bâtiment supplémentaire.
Ce type de bateaux, de la classe OPV – offshore patrol vessels ou patrouilleurs de haute mer – est effectivement un véritable « couteau suisse ». Ils sont construits selon des normes civiles, ce qui permet un entretien plus facile, condition importante pour les patrouilleurs destinés dans l'avenir à opérer outre-mer. Ils ont une plate-forme hélicoptère – nous venons d'ailleurs d'essayer un drone hélicoptère qui nous a donné toute satisfaction – et permettent le déploiement de commandos marine avec des rampes de lancement d'embarcations rapides à l'arrière. Ils sont faiblement armés, mais de manière suffisante pour les missions qu'on leur demande. Nous sommes donc globalement satisfaits du prototype.
Pour lutter contre le narcotrafic ou l'immigration illégale, nous avons besoin de bâtiments ayant une capacité de surveillance importante. Pouvoir y installer un drone décuple cette capacité.