Intervention de Christian Kert

Réunion du 22 novembre 2016 à 16h45
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristian Kert :

Nous sommes heureux de vous accueillir alors que Radio France vient d'enregistrer, aux mois de septembre et octobre 2016, des scores extrêmement flatteurs.

La présentation de l'exécution du contrat d'objectifs et de moyens de 2015 nous rappelle une année difficile traversée par l'entreprise, marquée par une grève historique et un niveau de tensions sociales très fort. Vous avez évoqué la politique du personnel. Mais diriez-vous que le climat social s'est vraiment apaisé ? L'indicateur n° 9 « baromètre social » ne peut pas être mesuré pour l'instant, mais vous avez certainement une appréciation à nous donner à ce sujet, d'autant qu'après le nouvel accord collectif signé en 2015 pour les journalistes, vous êtes toujours en négociation pour les personnels techniques et administratifs, sauf erreur de ma part.

Pour rester sur le sujet de la masse salariale, vous dites avoir mis en place en 2015 un pilotage rigoureux de l'évolution des effectifs, avec une baisse des charges de personnel de 2,3 % par rapport à 2014. Quel est le chemin parcouru depuis cette date ? En effet, nos collègues rapporteurs ont attiré notre attention sur le fait que le plan de non-remplacement d'un départ naturel sur deux en trois ans n'est pas réalisé à hauteur des prévisions.

Nous ne semblons pas disposer des mêmes chiffres. L'on nous indique que 65 suppressions de postes ont eu lieu cette année, contre les 90 qui étaient ciblées. Ce serait l'absence de mesures incitatives au départ qui serait en cause. Quel est votre avis à ce sujet ?

Concernant le budget global, on rappellera que l'entreprise a traversé un quinquennat compliqué, qu'elle enregistre des résultats nets déficitaires depuis 2014, notamment sous l'effet d'une rigidité de ses charges, et surtout d'une baisse brutale de la ressource publique. On rappellera les décrochages importants par rapport au contrat d'objectifs et de moyens : moins 31,5 millions d'euros en 2013 et moins 48 millions d'euros en 2014, sans compter les baisses de subvention entre 2013 et 2015 conjuguées à des prélèvements exceptionnels... Nous le redisons, sans polémiquer, le Gouvernement n'a pas tout à fait été fidèle à sa parole au cours du quinquennat.

Sur 2017, vous dites vous-même que le résultat prévisionnel inscrit dans le contrat d'objectifs et de moyens, à savoir un déficit de 6,5 millions d'euros, semble pratiquement irréalisable. Pensez-vous vous pouvoir atteindre l'équilibre en 2018, comme vous l'annonciez dans votre propos ? Quel est l'impact de la participation de Radio France à la nouvelle chaîne d'info publique en termes de budget ?

Ce partenariat en collaboration étroite avec France Télévisions semblait mal parti au départ, car les salariés se sentaient dépossédés, ou noyés, dans cette nouvelle structure. Quel est votre propre sentiment ? La coordination éditoriale est-elle désormais huilée ? Le comité de coordination éditoriale, dont vous partagez la présidence avec les autres présidents de chaînes, permet-il une synergie positive ?

Je dirai encore un mot de la radio numérique terrestre et du rôle que Radio France compte y jouer. Comme vous le savez, le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) est engagé dans un nouveau calendrier de déploiement. Il finalise actuellement des appels d'offres sur Lille, Lyon et Strasbourg, pour un début d'émission au premier semestre 2017, permettant un franchissement de seuil des 20 % de couverture de la population française. Or, à ce jour, le Gouvernement n'a pas fait connaître sa position quant à la présence des radios de service public sur ces trois zones. Radio France ne paraît pas non plus avoir clairement émis ses souhaits. Pouvez-vous, là-dessus, nous apporter des éléments de réflexion ?

De façon globale, quelle est la politique numérique de Radio France ? Peut-être pouvez-vous nous dire un mot de la cybersécurité. Avez-vous des crédits fléchés ? La cybersécurité apparaît comme une priorité dans beaucoup d'autres maisons audiovisuelles.

Enfin, même si, de coutume, nous nous interdisons toute ingérence dans ce domaine, je voudrais dire un mot sur l'éditorial. Le jour de la Toussaint, notre ancien collègue Jean-Louis Bianco était l'invité de la matinale de France Inter, comme président de l'Observatoire sur la laïcité. Cela m'a paru anachronique. Plusieurs invités paraissaient, au sujet de sa présence, adopter une attitude goguenarde. Le message subliminal semblait être que, pour sauver la laïcité, il faudrait peut-être supprimer la Toussaint… Une telle opération sert-elle vraiment la laïcité ?

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