Intervention de Rudy Salles

Réunion du 22 novembre 2016 à 16h45
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRudy Salles :

J'ai pris connaissance avec intérêt du rapport d'exécution 2015 et il appelle plusieurs remarques de la part de notre groupe.

On constate tout d'abord que les objectifs en matière d'audience ont été largement remplis. L'on s'en félicite. Le développement des nouveaux modes d'usages, notamment le numérique, semble fonctionner. C'est une bonne chose.

Pour l'exercice 2015, les charges de personnel sont en baisse de 9 millions d'euros par rapport à 2014 et s'établissement à 390 millions d'euros. C'est au-delà des objectifs initiaux, fixés à 394 millions d'euros.

Après la grève du printemps 2015, il était indispensable pour le groupe public de renforcer le dialogue social. Il s'est traduit à travers l'élaboration d'un calendrier social partagé entre la direction et les organisations syndicales et la signature de deux accords en faveur de l'égalité professionnelle femmes-hommes, du handicap, des origines socio-culturelles et de la diversité des âges.

Voilà pour les points positifs. Venons-en à ce qui nous pose plus de difficultés.

Deux antennes font figure d'exception en matière d'audience : France Bleu et Mouv'. En effet, la première est en recul de 0,2 point sur un an, quand Mouv' peine toujours à décoller. L'objectif de 0,5 % d'audience fixé pour 2015 n'est pas atteint, puisque l'on plafonne à 0,3 %. Lors de sa création, il y a dix-huit ans, j'étais déjà sceptique sur sa pérennité, comme membre du conseil d'administration de Radio France. Les différentes mesures d'audience montrent le peu d'intérêt et la difficulté d'attirer des jeunes sur le service public.

Lors de votre audition l'an dernier vous indiquiez : « J'ai donné rendez-vous aux équipes à la fin de l'année 2016 pour faire le point sur l'audience : nous verrons alors si nous aurons retrouvé les niveaux du début des années 2000, où Le Mouv' atteignait plus de 1 % de part d'audience, alors qu'elle a pu tomber à 0,3 % ». Je crains qu'il ne faille en tirer les conséquences. Quel bilan en faites-vous ? Quelles sont les perspectives pour cette antenne ?

L'audience de Radio France continue à vieillir chaque année, comme l'ensemble de l'auditoire de la radio d'une manière générale. À la lecture du contrat d'objectifs et de moyens, l'on constate que l'audience moyenne de Radio France a toujours dix ans de plus que l'âge moyen de la population française. Quelles mesures prévoyez-vous pour enrayer ce phénomène ?

Deux stations connaissent un recul de leur population cible. C'est le cas de France Culture, à hauteur de 0,3 point, et de France Bleu, à hauteur de 0,5 point.

Alors que les audiences radio semblent particulièrement satisfaisantes, la nouvelle chaîne d'information en continu est à la peine. Après l'effet de curiosité, elle affichait 0,2 % de part d'audience en moyenne, loin derrière LCI, BFM et iTélé. Cela confirme ce que j'ai pu dire à de multiples reprises de l'inopportunité de créer une nouvelle chaîne d'information. Par ailleurs, je m'interroge sur la frilosité de France Télévisions à communiquer les chiffres d'audience. Pourquoi ? Est-ce pour masquer l'échec du projet ?

J'ai cru comprendre que vous souhaitiez remédier aux décrochages radio toutes les dix minutes sur l'antenne de Franceinfo. Pourriez-vous nous donner des perspectives précises concernant la chaîne d'information ? Il était pertinent de créer France Info radio au moment où cela fut fait. Elle fut la première et reste la station leader en matière d'information permanente. En revanche, arriver quinze ans après, lorsque toutes les chaînes se sont installées sur le créneau audiovisuel, me semble être une erreur. Malheureusement, les chiffres nous donnent raison.

Après l'étude de ce rapport, on entrevoit clairement que les ressources propres de Radio France sont en net recul de 3 millions d'euros par rapport à 2014, ce qui s'explique en partie par la baisse des ressources publicitaires de 1,9 million d'euros. Cette baisse découle en grande partie de la grève qui a duré plus de vingt-huit jours au printemps 2015. Comment est-il alors possible d'améliorer la qualité du service public avec moins de moyens ? Comment comptez-vous augmenter les ressources propres du groupe à l'avenir ?

Sur les 90,6 millions d'euros d'investissements budgétés, seuls 58,3 millions d'euros ont été consommés. Cela est en partie lié aux retards dans l'avancement des travaux de réhabilitation de la Maison de la radio, qui ont conduit à décaler la bosse d'investissement liée aux chantiers.

L'année 2015 a été marquée par la grève la plus longue de l'histoire du groupe public. Quel est aujourd'hui le climat social à Radio France ?

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