Intervention de Gilda Hobert

Réunion du 22 novembre 2016 à 16h45
Commission des affaires culturelles et de l'éducation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGilda Hobert :

Un peu plus d'un an après votre prise de fonction, monsieur le président-directeur général, nous avons par votre audition l'occasion de nous rendre compte des choix qui ont été les vôtres et des orientations que vous avez souhaité adopter pour le groupe Radio France. Il ressort notamment, à la lecture du rapport d'exécution du contrat d'objectifs et de moyens pour l'année 2015, que vous vous êtes placé dans une volonté d'aider l'entreprise publique à se développer et à réussir son inscription forte dans le XXIe siècle.

Radio France a vécu une année 2015 mouvementée. Mais Radio France a pu enregistrer, lors de la rentrée 2016, l'une de ses meilleures parts d'audience jamais obtenue et gagner près de 800 000 auditeurs en un an. Il s'agit là d'une preuve que la qualité de l'offre est reconnue par les auditeurs.

Cette hausse de l'audience est la conséquence de choix ambitieux et exigeants au service d'une programmation de qualité. Ainsi est proposée une palette d'offres où se côtoient débats, enquêtes, reportages au long cours, musique classique et musiques urbaines… Je m'associe aux félicitations de notre président à ce propos. Voilà donc des chaînes aux identités singulières et affirmées.

Je voudrais m'arrêter un instant sur quelques figures. France Inter a su allier l'information – je pense à la matinale – et la culture musicale, notamment émergente, un ensemble qui fait frétiller l'audimat jusqu'à grimper à cinq millions et demi d'auditeurs par jour.

France Info, rafraîchie, a judicieusement revu sa grille. L'information en continu est sa vocation, mais elle a su l'assortir de reportages vivants sur une actualité marquée par des événements d'importance, ce qui a eu pour effet d'augmenter sa part d'audience.

C'est pur plaisir de suivre des émissions d'actualité littéraire ainsi que des débats sur France Culture. Ces derniers ont sans doute joué dans l'ascension de l'audience avec 22 % de hausse.

France Bleu avait fait l'objet, lors de votre précédente audition, de quelques réserves. Il semble que des efforts aient été faits sur les rendez-vous culturels et d'information nationaux et régionaux, même si le taux des audiences ne le démontre pas forcément.

Ces chaînes ont connu, je vous cite, la révolution numérique. Cette révolution est l'un des projets phares de votre rapport d'exécution, et constitue une porte d'entrée sur de nouvelles manières d'appréhender la radio : l'arrivée de la vidéo et l'amélioration de la qualité du son font écho aux nouveaux modes de communication. Toutes les tranches d'âge utilisent de plus en plus internet, tablettes et smartphones, pour s'informer ou écouter de la musique. La simplification d'écoute des podcasts, la « responsivité » des sites internet, sont des atouts essentiels. Cette distribution multicanal a entraîné une part d'audience numérique supérieure de près de six points aux objectifs initiaux. Lors de votre précédente audition, je vous avais interrogé au sujet des retombées économiques liées à l'évolution positive de l'utilisation d'internet. Pouvez-vous nous en dire davantage aujourd'hui ?

Avec un déficit de 14 millions d'euros, alors que les ressources propres diminuent – et ce malgré la prise en compte des grèves du printemps 2015 –, force est de constater que les efforts à fournir pour satisfaire les conditions de retour à l'équilibre demeurent.

Une des richesses de Radio France, c'est sa diversité culturelle et programmatique. Cette richesse est intimement liée à un personnel compétent. Des quatre formations musicales, aux trois rédactions nationales et aux quarante-quatre rédactions locales, la qualité, c'est d'eux que le groupe la tient.

Après les grèves du printemps 2015, et au vu des problèmes financiers structurels que connaît le groupe, les mesures visant à renforcer le dialogue social ne me semblent pas tout à fait convaincantes ni de nature à protéger tout à fait les salariés. Dans une lettre ouverte en octobre dernier, des journalistes, non titulaires, vous faisaient part de leur inquiétude et de leur déception. Ils y rappelaient en effet qu'ils sont diplômés d'écoles de journalisme et titulaires d'une carte de presse. Pourtant, ils additionnent les remplacements sur les chaînes du groupe. Ils s'inquiètent aussi de la mutualisation des postes.

J'aurais deux questions à ce sujet. Pouvez-vous nous faire part de ce que vous envisagez pour ces « salariés précaires », alors même que vous annoncez que vous souhaitez maîtriser le recours aux piges, aux contrats à durée déterminée d'usage constant et de droit commun et améliorer la gestion des procédures de départs volontaires en retraite ?

Et comment envisagez-vous de faire face à la gestion humaine et sociale de ces départs volontaires en retraite ?

La charge de personnel est en baisse de 9 millions d'euros par rapport à 2014. La masse salariale était de 390 millions d'euros en 2015, alors que l'objectif initial était de 397 millions d'euros. Comment expliquer cette baisse ?

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